vendredi 8 août 2008

Aventure en canoë

Je l'avais bien dit à Shawn l'été dernier: la prochaine fois qu'on retourne au parc Algonquin, je veux qu'on y aille avec des copains, je ne veux plus me retrouver à deux dans les bois épais à la proie des ours affamés. Cette année, nous avions prévu de partir avec un couple d'amis anglophones amateurs de sport et de nature, j'étais donc rassurée. Mais voilà que la déesse de la fertilité s'en est pris à nos amis qui attendent donc un heureux évènement pour l'automne. Comme il n'est pas vraiment recommandé de traîner un canoë pendant 3 jours quand on est enceinte de 5 mois, ils ont préféré rester chez eux. J'étais bien sûre heureuse pour eux, mais franchement déçue de repartir en duo dans la forêt. Maintenant que nous sommes rentrés vivants, je peux vous dire que j'ai passé un weekend incroyable malgré tout! Nous sommes partis jeudi soir, direction le parc Algonquin dont je vous ai maintes fois parlé et où nous sommes arrivés vers 22h (après avoir passé 2h à nous extirper de Toronto), comme d'hab dans le noir pour monter la tente, montage que nous maîtrisons donc plutôt bien les yeux fermés. Dans les sanitaires (nous avons passé la 1ere nuit dans un camping), un petit mot affiché sur la porte me glace le sang avant d'aller me coucher: "Bear sighting, be extra careful when packing your food, " blah blah blah... Super. J'enfile mes boules quiès en priant pour que Shawn ne me réveille pas en pleine nuit, m'arrachant une boule quiès d'une oreille pour me hurler, "run, run for your life now! beeeaaarrrrr!" Je survis à la première nuit.
Vendredi matin, après un "Hungryman breakfast" tenant au corps toute la journée, nous chargeons le canoë et partons vers notre campement dans l'intérieur du parc. Alors quand on part dans l'intérieur comme ils disent là-bas, il ne s'agit pas de camping sauvage, parc provincial oblige, l'activité humaine est contrôlée. Il faut s'enregistrer auprès des rangers, donner son nom, payer un permis, indiquer le numéro de sa plaque d'immatriculation, etc. Un campement est réservé dans une certain zone, mais l'espace de camping lui-même est à choisir sur place: on applique donc la règle du premier arrivé, premier servi. Nous avions donc réservé un espace sur Joe Lake, mais avions en tête d'occuper l'un des deux campements situés sur une île.
Cette année, je suis plutôt fière de nous. Le fiasco d'il y a deux ans est loin derrière nous (rappelez-vous le canoë renversé, pris dans les rapides, les 6 sacs d'équipement et le bois trempés, l'invasion de moustiques, l'orage, le retour chez les beaux parents et le voyage raccourci). 1ere regle: s'arranger pour que tout rentre dans un sac a dos chacun et eviter les paquets inutiles; 2e regle: ne pas compter sur le feu de bois pour se nourrir; 3e regle: s'equiper pour affronter la pluie. Mission accomplie grâce à MEC, une sorte de Décathlon canadien. Nous avons investi dans un réchaud, sans oublier la bombone de gaz et la popote; nous n'avons pas oublié les bâches, une pour le dessous de la tente, et une pour le dessus; nous avions également une mini-hache, des k-ways, le strict minimum en vêtements, et pas mal de petits gadgets qui nous ont bien aidé (bon, pas la couverture de survie, mais on ne sait jamais!).
Nous sommes partis tout guillerets en direction de notre site. Comme le campement en lui-même n'était pas réservé, c'était un peu la course pour obtenir les meilleurs campements. Nous avons pagayé près de 2h, avec un seul portage assez court. Arrivés près de l'île, il y avait environ 5 canoës à la recherche de sites. Heureusement, ne sachant pas de quel côté serait le site, nous avons pris à droite pour ne pas faire comme les autres et sommes arrivés les premiers au site que nous voulions. Nous avons passé quelques heures à installer notre tente et nos affaires et à parcourir l'île pour trouver du bois.
La bonne surprise concernait les toilettes. Une grande caisse en bois, réservée à notre usage, est en fait installée un peu plus loin dans les bois; un trou est découpé dans celle-ci et elle est dotée d'un couvercle. Un peu surprenant au début, mais plutôt sympa quand on s'y habitue. Nous n'avons pas pas fait grand chose de nos journées; nous nous sommes reposés, nous sommes préparés de petits repas (bouffe déshydratée en sachets, pas mal à part les pancakes), nous avons joué au frisbee et nous sommes promenés en canoë sur d'autres lacs. Le meilleur moment c'était le soir. Nous allions faire le tour de l'île en canoë pour admirer le coucher du soleil, et on n'a pas été déçus. Ensuite, c'était l'heure d'observer les étoiles; la nuit était incroyablement sombre et le ciel dégagé;
Nous sommes rentrés le dimanche après-midi sous un ciel menaçant. On a bien cru avoir de l'orage en plein milieu d'un lac mais on a juste eu une grosse averse; lorsque le ciel est noir, l'eau le devient aussi et la situation devient vite menaçante. Mais comme nous étions accompagnés d'une dizaine de canoës se dirigeant vers la base, l'ambiance était plutôt bon enfant.
C'était donc un super weekend qu'on ne manquera pas de recommencer l'année prochaine, avec une bande de potes cette fois ;)
Quelques liens:
Le Portage Store pour louer l'équipement; bon point de départ - http://www.portagestore.com/

mardi 29 juillet 2008

La banque en service drive-in (drive-through)

J'ai enfin la preuve en images! Peu de temps après mon arrivée au Canada, j'avais été éberluée de constater qu'il n'y a pas qu'au MacDo qu'on peut commander un produit au volant, les fesses vissées sur son siège, les banques s'y sont mises aussi!!! Il n'y a pas de banques drive-in (ou drive-through en anglais correct) à tous les coins de rue, mais plutôt dans les zones commerciales, royaumes de la voiture toute puissante.
En route pour la plage, je n'ai pas résisté à l'envie de tenter l'expérience:
Vive l'Amérique!

jeudi 17 juillet 2008

Vacances... en France - juin 2008

Un an et demi après ma dernière visite, me voici de retour à la maison; cette fois, j'ai emmené ma moitié pour sa première visite au pays de la baguette et du camembert. Je l'ai préparé: il adore les croissants, le bon pain, le saucisson et le fromage. Alors il a aimé la France? Apparemment oui. Il a adoré les châteaux, les maisons en pierre, les petits restos du terroir et le Monbazillac! Yes, maintenant il boit du vin, même du rouge! Le seul problème pour lui (mis à part le temps pourri), c'est qu'en Europe, tout est trop petit pour ses 2 m 04:
(À Notre-Dame)
Alors on a fait quoi de nos vacances? On a visité des monuments et des châteaux et on a bien mangé, à Paris, à Bordeaux et en Dordogne. On s'est pas mal pris en photo: (Au château de Beynac)
(Sur la Tour Pey Berland)
On s'est pris en photo en train de faire les fous et on s'est entraîné à faire des sauts parfaits:
(À la Roque Gageac)
On s'est fait de nouveaux amis en cours de route, notamment Jimmy le bouc:
Puis on a revu les amis de longue date et la famille: (Bordeaux)
(Ile St-Louis) Ils sont pas frères ces deux-là?
(Pont des arts)
Et puis bien sûr, on a vu de beaux paysages, sous le soleil ou sous la pluie:
Bref, on a pris du bon temps, et il nous tarde déjà de repartir...

dimanche 20 avril 2008

À la recherche du temps perdu...

Rachel, Florence et moi
Depuis quelques temps je cours les antiquités. Je sais, ça fait mamie de dire ça, mais il faut bien l'avouer, j'adore. C'est pour moi l'occasion de passer le temps, de découvrir des coins de l'Ontario (les art and craft shows ne sont qu'un pretexte pour vadrouiller dans la campagne, trouver un charmant village, s'attarder à la boulangerie et au pub du coin, etc.) et de faire de véritables trouvailles pour meubler mon apart à moindres coûts. Quand je parle d'anitiquités, je ne parle pas bien sûr de commode Louis XV. Canada oblige, on parle d'antiquité quand l'objet a plus de 50 ans. C'est de la récup quoi. Depuis l'an dernier, j'ai acheté: un coffre en bois style pirate, un appareil photo, un bureau d'écolier (avec encrier, siège et tablette reliés l'un à l'autre), un rocking chair, un meuble pour conserves (à poser sur un buffet), un vieux sceau en bois servant à ramasser des fruits, une lampe à huile et dernièrement, une machine à coudre Singer de 1920. Il faut vraiment qu'on déménage dans un deux chambres, c'est au programme.
Tout ça pour dire qu'au cours de ces périples, on découvre de jolis endroits. Il y a quelques semaines, on s'est retrouvé à Glen Williams, petite bourgade agréable dotée d'un pub, d'une boulangerie, de magasins d'antiquités...

Après avoir dégusté des pecan and nuts pie, lemon pie, chocolat chaud et autres delicacies, nous sommes parties à la recherche des Badlands, une colline tout droit sortie de Mars ou de la lune, avec de la terre rouge.

Les badlands, même terme en français, appelés aussi roubines chez nous, désignent un terrain dépourvu de végétation et où le ruissellement important a contribué à la formation de profondes ravines. Il s'agit en fait d'une colline assez petite située juste au bord de la route. La roche est en fait tendre, comme de la terre, et sa couleur rouge vient de l'oxyde de fer.

C'était donc un endroit plutôt étonnant à découvrir. Entre parenthèses, c'était la première journée de la saison où il faisait bon et où on a pu laisser les manteaux dans la voiture! L'hiver a été super long et enneigé, on est content d'en voir la fin. Cette semaine, il a fait beau tous les jours avec environ 20 degrés. Pourvu que ça dure!

mardi 4 mars 2008

L'appel de la forêt - Traîneau à chiens, épisode 2

J'avais bien précisé dans mon avant-dernier post que je m'étais sentie frustrée après seulement 2h de traîneau à chiens? Et bien je me suis lancée. Je suis partie 3 jours avec un organisme qui met sur pied des séjours axés sur la nature, l'aventure et l'environnement. Mon forfait comprenait 1 jour et demi de traîneau à chien, 1/2 journée de raquette, le logement dans un chalet écologique, les repas, etc.
Je suis partie le vendredi matin, embarquée dans un gros van en compagnie d'une autre personne par l'organisateur et propriétaire de Call of the Wild, Robin. Nous avons roulé vers l'est puis le nord, direction la pointe sud-est du parc Algonquin. Au lieu de rendez-vous, nous avons retrouvé les autres membres de notre groupe, nous étions donc six au total.

Brad, notre musher, est arrivé en début d'après-midi avec ses 28 huskies de type Alaska. Nous avons été surpris par leur taille. Ils sont différents des huskies de Sibérie qu'on a en tête quand on pense à ce sport. Ils sont assez petits, fins et ont une silouhette un peu courbée comme les lévriers. Nous avons appris à leur mettre leur harnais et à les attacher aux traîneaux. Nous étions donc 2 par traîneau avec une équipe de 7 chiens.
Nous sommes partis en allant assez vite et les chiens étaient vraiment excités. Brad a estimé que cet après-midi là, nous avons couvert environ 30km, soit entre 10 et 15km/h. Il ne faisait pas trop froid, mais peu importe s'il fait -20 ou -5 degrés et que l'on est passager, on finit par avoir froid. Nous avons donc régulièrement alterné pour ne pas trop grelotter. En plus il neigeait et pour diriger le traîneau ce n'était pas évident avec les flocons dans les yeux.

J'ai réalisé que le traîneau à chiens n'était pas seulement une longue glissade amusante mais un sport technique et parfois dangereux. L'un de mes chiens a été blessé peu après le départ et j'ai eu beaucoup de peine. Même si on contrôle un minimum à l'aide du frein, on est en fait dépendant des chiens et de leur tempérament et on peut se faire très mal si on perd le contrôle sur eux, si on négocie mal un virage ou une descente; les chiens effectuent un travail intense et difficile et peuvent aussi être victimes de blessures. Le tout consiste à rester concentré et à ne jamais lâcher la barre de direction.
Nous sommes arrivés près du chalet peu avant le coucher du soleil et nous avons préparé les chiens pour la nuit. Il a fallu enlever leurs harnais, les attacher à un câble tendu et étaler de la paille.

Il était ensuite temps de découvrir le chalet et nos chambres. Il est situé au bord d'un lac, est construit tout en bois et n'a pas d'électricité. Tout est alimenté en bois, et par un générateur quelques heures par semaine. La grande pièce commune est chauffée par un vieux poële, meublée de canapés confortables et de grandes tables en bois. Quand la nuit tombe, il est temps d'allumer les bougies pour une atmosphère très cosy.

Deux jeunes hommes se sont occupés de nous avec Robin ce weekend. Ils cuisinaient super bien: on a eu des fajitas, des gâteaux, des lasagnes, du pain à l'aïl, de la salade, des pancakes, omelettes, etc., le tout fait maison. Le soir, nous avons discuté, lu, joué à des jeux de société, etc.
Le samedi matin, j'étais levée à 7h et j'ai retrouvé Brad qui était en train de nourir les chiens. Au menu, viande hâchée mélangée à des croquettes et à de l'eau. Apparemment ça leur a plu. J'ai réalisé que quand les chiens sautaient sur moi, c'était pour faire un calin. Brad m'a dit de les laisser faire et en effet, ils mettaient leurs pattes autour de ma taille.

Nous avons à nouveau attelé les chiens aux traîneaux et nous sommes partis pour la journée. Il avait neigé pendant la nuit et on s'enfonçait pas mal. À un moment donnée, nous avons coupé dans la forêt par un sentier étroit où la neige n'avait pas encore été foulée. les chiens s'enfonçaient jusqu'aux genoux et la neige s'empilait sur le traîneau.

Nous nous sommes arrêtés pour déjeuner et nous avons fait un feu dans la neige après avoir récupéré du bois mort. Nous avons pu faire griller nos sandwiches et boire du chocolat chaud et de la soupe.

En fin d'après-midi, il était temps de dire aurevoir aux chiens et à Brad.
Arrivés au chalet, nous avons profité du sauna et du jaccuzzi installés dehors au bord du lac. Mise au défi, j'ai réussi mon premier "polar bear dip", ou plongeon de l'ours polaire, dans un trou creusé dans le lac à travers la glace (tellement épaisse qu'il faut une tronçonneuse)... Méthode: mijoter un bon moment dans le jaccuzzi à 40º; une fois bien réchauffé, courir sur la neige, se jeter dans l'eau, ressortir au plus vite et replonger dans le jaccuzzi. Sensations: pieds nus, la neige glisse encore plus, l'eau est tellement froide qu'à la rigueur on sent plus rien, et au retour dans le jaccuzzi, des centaines d'aiguilles semblent s'attaquer à la peau. Heureusement, après 30 secondes, on se sent déjà mieux. La preuve en images:

Le soir, nous avons marché jusqu'au milieu du lac pour appeler les loups. Une meute vit près du chalet et répond souvent aux appels. Nous avons pas eu de chance de ce côté-là, mais nous avons pu observer les étoiles et la voie lactée.

Le dimanche, nous avons chaussé des raquettes et nous nous sommes promenés autour du lac hors sentier. Nous nous enfoncions jusqu'aux genoux tellement il y avait de neige. Nous avons pu observer plein de traces d'animaux: biches, loups, loutres, traces de piverts et de nombreux autres. Au milieu du lac, j'ai fait mon premier "snow angel". Mode d'emploi: s'allonger sur la neige, bras et jambes écartés, faire des mouvements de ciseaux en essayant de toucher ses mains et ses pieds, se relever sans faire d'autres traces; résultat, la forme d'un ange est dessinée sur la neige. La preuve en image: (à venir)
J'ai passé un des meilleurs weekends de ma vie, loin de la ville, sans électricité, sans téléphone, sans voiture, dans un confort rustique. J'ai adoré le contact avec les chiens et les promenades en traîneau, vraiment une activité que j'espère pratiquer chaque année.

Pour en savoir plus sur le weekend, rendez-vous sur http://callofthewild.ca/

samedi 2 février 2008

Le bilan des 4 ans

2 février 2004-2 février 2008. Quatre ans que je suis là et je n'en reviens pas que ça fasse déjà si longtemps. Et pourtant c'est bien ça...un an de Programme Vacances-Travail, un an de permis de travail temporaire avec un job stable, un an de galère de visas et un an de résidence permanente et de stabilité à nouveau. Comme je ne l'ai encore jamais fait, je pensais établir un petit bilan récapitulant mes pensées sur le Canada. Ceci n'engage que mon opinion bien sûr.  

Points négatifs:

  -Le système de soins de santé. Franchement c'est pas rassurant; certes la visite chez le médecin, les urgences à l'hôpital et les médicaments de base sont gratuits, mais j'ai l'impression qu'en contrepartie on reçoit un service de mauvaise qualité et peu d'attention de la part du personnel soignant. Quand on va chez le médecin, on bénéficie d'un service; en tant que tel, on traite les symptômes à l'origine de la visite, on distribue des médocs à la volée, on passe peu de temps avec le patient, et on ne fait donc pas de prévention. Il y a trop d'intermédiaires entre le patient et son médecin: on raconte son histoire à l'accueil, puis à l'infirmière qui à son tour transmet les données au médecin qui ne passe que quelques minutes avec le patient. Je n'ai pas encore établi de relation de confiance avec un médecin ici et je sais que personne ne me connaît bien; je sais que mon médecin n'a pas mon historique médical en tête quand il me voit. Le plus agaçant, c'est les soins qui sortent du cadre de la médecine générale et qui nécessitent une bonne mutuelle. Le plus voleur de tous c'est le dentiste. 65$ la visite, 150$ le détartrage, 120$ la carie, 1600$ la couronne + nettoyage des racines...Je vais devoir débourser des milliers de dollars pour mes dents, et une grande partie ne sera pas remboursée. 

-La machine à fric. En Amérique, tout est possible. C'est parce que tout est payant. Un mot du médecin pour pas aller au travail? Pas de problème, 10$ l'attestation. Tu veux garer ta bagnole sur la pelouse de ton terrain sur lequel est construite ta maison? Pas de problème, 100$. La ville est sur le point de faire faillite? Pas de problème, on double les droits de mutation immobilière dans 6 mois, et on augmente les taxes foncières de 3,5% dans la foulée, ah et puis pourquoi pas ajouter une taxe sur le ciné, et sur d'autres divertissements? Tiens, pourquoi pas sur les bouteilles d'eau et les poubelles? Mon arnaque préférée du gouvernement ce sont les taxes sur l'essence: les prix à la pompe fluctuent tous les jours, et montent en flèche le weekend et les jours fériés quand les gens se déplacent beaucoup. J'aime aussi beaucoup le prix des bouteilles d'alcool qui prend 20 cents de consigne, alors qu'on ne peut pas ramener les bouteilles vides dans les magasins officiels du gouvernement qui vendent l'alcool pour récupérer la consigne; non, il faut aller dans le magasin qui vend uniquement de la bière, et il n'y en a pas à tous les coins de rue. Une autre arnaque favorite reste la carte de métro qui prend plusieurs dollars chaque année alors que le service est de pire en pire. Cette année, la carte augmente de 10$ PAR MOIS. Et personne ne descend dans la rue, ne boycotte, ne révolutionne, ne lance des pavés, ne fait grève...  

Points positifs:

 -La nature. Quelques heures de route, que dis-je, 1h ou 2, et on se retrouve dans la nature. C'est beau, simple, préservé, varié, assez sauvage. Malgré l'immensité du pays, c'est facile de se déplacer si on a pas peur d'avaler du kilomètre et de passer des journées entières à rouler. J'aime avoir des saisons bien marquées, enfin les trois saisons que je vois ici: été, automne, hiver; le printemps est presque inexistant. Les animaux sont omniprésents; certes je n'ai vu ni loup ni ours (tant mieux), mais même en ville on peut voir des écureils tous les jours, ou des ratons-laveurs, des biches etc... Une sortie-camping et on aperçoit un orignal, un castor, des traces de loups et de loutres, des oiseaux originaux, des faucons, des dindons sauvages. La nature à portée de main, c'est ça le Canada pour moi. 

-L'accessibilité. Le pouvoir d'achat. Il est plus élevé qu'en France. Je n'ai pas l'impression que les salaires sont plus importants ici, pourtant on fait plus de choses. En même temps je n'ai pas trop d'éléments de comparaison vu que j'ai presque toujours mené une vie d'étudiante en France. 

-Les procédures administratives. Que dire, c'est tellement plus facile. On passe certes du temps en salle d'attente mais on perd moins de temps en règle générale. Et ça arrive plus souvent que chez nous de tomber sur un fonctionnaire souriant. Et pour louer un appart par exemple, si tu as les tunes pour payer, pas de problèmes, on va pas te demander les fiches de paie et les avis d'imposition de toute ta famille. 

 -L'esprit citoyen. Les gens sont dans l'ensemble plus sympas ici. Trop polis je trouve d'ailleurs, mais accueillant et respectueux. On se tient la porte sans arrêt, aussi bien hommes que femmes, on se donne la priorité quand on n'est pas sûr de savoir à qui elle revient, on se fait pas de doigt au volant, on fait la queue devant les portes du métro, etc. 

 ****** Je mettrai peut-être ce post à jour si j'ai des choses à rajouter. En 4 ans j'ai quand même fait du chemin. Je suis arrivée seule en pensant galérer pendant 1 an et revenir en France. Puis j'ai trouvé de meilleurs postes et j'ai eu envie de rester et d'en profiter un peu quand même à l'approche de la trentaine, de laisser derrière mois la vie d'étudiante. Quatre ans plus tard, je peux dire que tout va bien. Je me sens bien dans mon pays d'adoption, même si "la maison" ce sera toujours la France. Je me sens parfois partagée entre l'envie de retourner en France et de retrouver une mentalité qui me convient plus et la volonté de rester ici et de faire mon nid. Pour le moment je reste et je profite.

mardi 22 janvier 2008

Traîneau à chiens à Haliburton

J'ai enfin réalisé ce rêve que j'ai nourri depuis 2 ans! Beaucoup de français en rêvent lorsqu'ils viennent au Canada: faire du traîneau à chiens, ou du chien de traîneau comme on dit chez nous. Moi, ça ne m'avait jamais traversé l'esprit. Je pensais que c'était un cliché de touristes et j'avais bien constaté en arrivant ici qu'on ne se déplaçait pas comme ça!
Mais après avoir lu un article dans le journal, j'en ai eu envie: un goût d'aventure, une activité sportive, de beaux paysages, des chiens magnifiques à câliner, il ne m'en fallait pas plus! J'ai essayé d'aller en faire en mars 2007 mais la météo n'était pas de mon côté; idem à noël quand mes parents sont venus, il a plu toute la journée où on avait réservé. Frustrée, j'avais décidé il y a quelques semaines que j'irais cette année. Voilà c'est fait, après quelques semaines d'attente et beaucoup d'espoir pour avoir la météo de mon côté, je suis partie au Nord de Toronto avec mon copain George.
Le cadre: la forêt d'Haliburton, au Nord-Est de Toronto, juste au Sud-Est du parc Algonquin à 3h30 de route.
Le deal: un forfait demi-journée avec attelage des chiens et balade dans la nature, le tout pour quelques heures de bonheur.

Tout d'abord, quelques explications de la part du guide. 5 chiens et 2 personnes par traîneau. George commence par guider, et moi par poser mes fesses dans le traîneau (je tiens à dire que par -20 degrés, c'est pas le passager qui a la position la plus agréable). Le guide reste debout derrière le traîneau les pieds parallèles posés sur les patins du traîneau; il freine en appuyant sur une barre transversale en métal munie de crochets qui s'enfoncent dans la neige. Pour partir, il crie "hike" en poussant un peu le traîneau pour encourager les chiens; pour s'arrêter il crie "wow" en freinant; et puis pour recentrer les chiens distraits qui regardent le paysage ou vont sentir des trucs sur les côtés, il faut dire "no by"; et pour les empêcher de mastiquer la corde, "no chewing".

Devant le traîneau, la "gangline", corde principale, doit être bien tendue. Pour la préparation je tends cette corde pendant que les guides harnachent les chiens. Puis je tiens fermement les harnais pour pas que les chiens partent dans tous les sens. Et les huskies mes amis, ils ont beaucoup de force. Comme nous étions nombreux, environ 8 traîneaux donc au moins 40 chiens, toute la procédure a pris pas mal de temps parce que certains chiens se battaient et il fallait respecter l'équilibre des équipes. J'avoue qu'entourée d'une dizaine de chiens surexcités, de chiennes en chaleur et de mâles bagarreurs, je n'en menais pas large. Plus le moment du départ approchait, et plus ils commençaient à sauter partout, à se mordre et à aboyer comme des loups.
Nous sommes enfin partis pour une balade d'environ 11km.

Impressions? Quelques points négatifs...D'abord, le romantisme associé à l'aventure disparaît dès le départ, parce qu'en fait lorsqu'on est sur un traîneau, c'est le même principe que dans une calèche tirée par des chevaux: on voit surtout leur cul et ils font leurs besoins tout au long du trajet, ce qui dégage des odeurs fort désagréables surtout quand on se trouve dans le dernier traîneau... Mais c'est la nature, donc on ignore cette petite montée de nausée et on admire le paysage. Nous étions également trop nombreux et nous devions nous arrêter souvent. Je pense que les personnes de devant s'arrêtaient pour prendre des photos, résultat nous n'avons jamais glissé 1/4h non stop.
À part ces quelques désagréments, nous avons passé 1h40 sur les sentiers, ce qui m'a paru bien trop court!
Les paysages étaient magnifiques et malgré le froid j'ai adoré. Au retour nous avons traversé un lac, et de voir tous ces traîneaux avancer sur le lac gelé, silouhettes noires sur la neige éclatante en plein soleil, j'avais l'impression de regarder un documentaire sur Jack London et le grand Nord!

J'ai trouvé les chiens superbes et vraiment gentils. Ils s'en foutent un peu des gens, ils ne cherchent pas vraiment les caresses et regardent droit devant eux. On sent qu'ils n'attendent que le départ et ils ont une énergie débordante. Ils se tournaient vers nous seulement lorsqu'on s'arrêtaient, déçus manifestement de ne pas pouvoir filer à toute allure. Je recommande vivement cette aventure à tous ceux qui aiment la nature et les animaux. Guider un traîneau hors compétition est vraiment accessible à tous; il faut courir de temps en temps quand ça monte et crier bien fort pour que les chiens écoutent. J'espère bien refaire du traîneau à chiens un jour, plus longtemps et par des températures plus agréables.

Candy

Si ça vous tente, voilà le site de Winterdance : http://winterdance.com/