samedi 29 avril 2017

Sur la perte d'un animal



Aujourd’hui, ça fait un an que j’ai fait euthanasier ma chatte adorée, Coco. C’était la journée la plus triste, mais j’ai aussi passé un bon moment avec elle. Je suis restée à la maison avec elle l’après-midi et on a fait une sieste ensemble pendant plusieurs heures, ce qui n’arrivait jamais. En fin d’après-midi elle a pu sortir sur la terrasse pour la première fois de l’année après un long hiver. Elle est partie le soir sous mes caresses.
Ce jour-là, elle allait un peu mieux. J’ai choisi qu’elle parte un jour correct plutôt qu’un jour de misère. Le plus dur c’est de n’avoir jamais vraiment su ce qu’elle avait. Elle avait commencé à avoir des crises de douleur aigüe six mois plus tôt, et j’ai passé six mois à essayer de savoir ce qu’elle avait et à tâtonner avec les médicaments. Les crises étaient espacées d’un mois environ au début, puis elles se sont accélérées; ensuite elle a eu des problèmes de mobilité, puis finalement restait recroquevillée parterre pendant les crises et commençaient à faire des convulsions à la fin. Les jours entre les crises n’étaient plus parfaits et ma pauvre chatte avait toujours un regard, un pelage, un fonctionnement changés par la maladie. Je n’avais jamais vu un chat avoir mal; on dit qu’ils cachent leur douleur, alors quand on voit qu’ils ont mal, c’est que ça doit être plutôt intolérable.

Il y a seulement deux vétérinaires à Yellowknife et aucun ne dispose d’une machine pour faire des échographies ou des examens plus poussés. Coco a quand même eu des prises de sang et des radios. Elle avait de l’arthrose, de la constipation, et une maladie de la membrane de la vessie. Ça ne semblait pas expliquer ses symptômes qui ressemblaient plus à quelque chose de neurologique ou de l’ordre de la moelle épinière.

Je n’ai pas pris ma décision à la légère, j’y ai pensé pendant des mois. Les stéroïdes lui ont redonné du peps pendant quelques mois; elle semblait remonter la pente à chaque fois, mais quand les jours entre les crises sont devenus moins nombreux et que surtout elle ne se remettait pas vraiment, la décision s’est imposée à moi. Plutôt ça que de la laisser agoniser dans un coin.

J’ai eu ma Coco pendant plus de dix ans. Elle a beaucoup évolué pendant toutes ces années, on a vécu plein de choses ensemble, et malgré son mauvais caractère, je l’aimais comme un membre de ma famille à part entière. J'ai encore du mal à combler le vide qu'elle a laissé.