mercredi 27 juin 2012

La peur de la panne

Les hommes la redoutent, les femmes s'en accommodent.
Elle va devenir mon pire ennemi. Je parle de la panne de courant bien sûr. J'ai vécu ma première panne hier; Sournoise, elle ne prévient pas et arrive au pire moment. J'en avais entendu parler: Yellowknife est régulièrement frappée par des pannes généralisées. Reste à définir "régulièrement".
La première coupure a duré 1/2 heure; le courant revenu, c'est le soulagement: oui, je vais pouvoir réchauffer ma quiche, continuer mon job, etc. La deuxième panne 5 minutes plus tard anéantit mes espoirs. Dans le couloir, je demande à une voisine si elle est concernée, elle me répond que oui, que c'est toute la ville, que c'est un grand classique à Yellowknife quand il y a de l'orage ou autres intempéries. Ah. Bon. Patience. Heureusement je n'avais pas de travail à rendre hier, mais si c'était le cas, ça ne serait pas bon pour moi. Je dépends d'Internet pour travailler, donc pas de courant, pas de boulot, pas d'argent, pas de loyer payé, pas de vie à Yellowknife. Heureusement, la panne n'a pas duré, j'ai fini de monter mon bureau entre temps et quelques personnes à qui j'ai parlé m'ont dit que ça n'arrivait pas souvent. Reste à définir "pas souvent"...

dimanche 24 juin 2012

Quelques impressions et choses apprises après ces 3 jours passés à Yellowknife:

-Yellowknife est située à une altitude d'environ 200m
-Après avoir oublié tes lunettes de soleil une fois, tu ne recommenceras pas
-Tes cheveux prendront la forme que le vent veut bien leur donner
-La ville tient son nom de la population autochtone qui occupait les rives de la baie du Grand lac des Esclaves, les Couteaux-jaunes (car ils utilisaient des couteaux en cuivre)
-Tu peux avoir besoin de tes lunettes de soleil à 22h
-Beaucoup de lait solaire tu utiliseras
-En 2011, la ville comptait 19 888 habitants
-D'anti-moustique tu te vaporiseras après avoir appliqué ton lait solaire (si si, c'est très bon pour la peau)
-Le prix moyen d'une maison est de 390 000$
-Une seule route mène à Yellowknife, la Mackenzie Highway, et c'est là qu'elle prend fin
-En été, tu pourras lire dans ton lit toute la nuit sans allumer de lampe
-Le revenu moyen personnel à Yellowknife était de 62 727$ en 2008

samedi 23 juin 2012


Welcome to Yellowknife

Ça y est, j’y suis, que dis-je, nous y sommes! Après quelques mois de réflexion et 2 semaines de préparation intense, je suis dans ma nouvelle ville d’adoption, Yellowknife, aux Territoires-du-Nord-Ouest. Avec Coco. Elle a survécu; après une lutte matinale acharnée pour la mettre dans sa nouvelle boîte de transport (rose), des grognements incessants à l’aéroport et un point culminant d’agressivité destinée aux douaniers ayant décidé de fouiller sa boîte à la recherche d’explosifs, la bête s’est calmée dans l’avion, installée sous le siège devant moi et isolée par une couverture posée sur sa boîte. Et heureusement qu’elle avait pris un calmant. Moi aussi. J’ai dû courir pour pas rater mon avion à cause de l’épisode avec la sécurité aérienne. Heureusement, l’avion nous a attendues.
En moins de 4h de vol, nous sommes arrivées à Calgary; à peine 1h plus tard il était temps d’embarquer dans le CRJ d’Air Canada Jazz, soit un petit avion à hélices de 50 places. Et là, petit problème, les compartiments à bagages de cabine sont trop petits pour accueillir ma valisette; je ne peux pas la mettre à mes pieds car c’est là que va Coco ; l’hôtesse de l’air ne veut pas la mettre en soute vu qu’il n’y a que des trucs fragiles dedans. Mais un gars vraiment sympa a proposé de prendre ma valise à ses pieds sous le siège ; peu après, l’hôtesse revient en me disant que les pilotes voulaient bien la prendre avec eux sinon... Pas trop de stress ici!

Je lutte contre les comprimés et reste collée au hublot; je veux voir le Nord. J’ai le temps de voir Calgary et quelques grandes étendues avant de somnoler, puis je me force à rester éveillée à l’approche de Yellowknife. Il y a de l’eau partout; je ne vois pas de route, mais des milliers de petits lacs et de sapins assez dégarnis. C’est beau, comme ce que je voyais à la télé : grand ciel bleu, sapins vert foncé, rochers clairs. Il fait super beau. 

Puis on survole le Grand lac des Esclaves, je sais qu’on est tout près. On se pose, on s’arrête en quelques secondes, et l’avion fait demi-tour en pleine piste pour aller vers le hangar, énorme! La descente se fait par un escalier sur le tarmac, il n’y a qu’un seul hall dont le tapis roulant à bagages est dominé par la sculpture d’un ours polaire chassant un phoque sur une plaque de glace; je n’ai pas de photo, dommage.
Comme promis, Shannon vient me chercher et a poussé la gentillesse jusqu’ à m’amener mes cartons qu’elle a réceptionnés, de la litière et une caisse pour Coco. Sachant que je suis fan d’Ice Pilots, elle fait un petit crochet jusqu’au hangar de Buffalo Airways puis m’oriente un peu dans mon nouveau quartier. En 10 minutes nous sommes chez moi. Je découvre mon apart et rencontre mon coloc, Cale. L’appartement est très lumineux, spacieux et agréable, je sens que je vais m’y plaire. C’est propre et Cale a littéralement amené le contenu de son apart avec lui depuis la C.-B., donc il ne manque pas grand-chose.

Nos fenêtres donnent sur un monticule rocheux parsemé de sapins d’où la vue sur la ville doit être plutôt sympa. Fatiguée de mon périple, il est temps de me coucher sur mon matelas de camping; en ce jour du solstice d’été, je ne verrai pas le coucher du soleil prévu pour 23h40...