Enfin, 1er weekend camping de la saison. Bon, c'était toujours pas la canicule mais il a fait beau. Direction le parc provincial de Killbear avec Rachel, Caroline et Thomas. La voiture était pleine, il faut dire qu'on a bien assuré niveau bouffe, boisson et équipement. Après un arrêt-burger en chemin, nous sommes arrivés au parc avec le coucher du soleil... et la pluie. J'étais bien contente de voir que ma tente, qui entame sa 5eme saison, n'était ni moisie ni déchirée. On a certes senti quelques gouttes de pluie à l'intérieur, alors on a installé une bâche supplémentaire dessus.
Nous avons terminé la soirée en jouant aux cartes. Alors j'en profite pour remercier ici Thomas et Caro de m'avoir appris le jeu du trouduc, enfin un jeu de carte que je comprends! Je ne saurais dire combien de parties de cartes on a fait ce soir-là, mais je confirme que j'ai été très souvent trouduc...
Le lendemain matin, on était prêt à avaler nos petites tranches de pain de mie et confiture quand nous avons lu dans le journal du parc que c'était Pancake Day au visitor centre! Franchement on avait du bol vu qu'ils ne le font qu'une fois dans la saison... Forcément, on s'est pas fait prier et on a volontiers payé 5$ aux amis du parc contre une assiette de pancakes et de bacon. Après un bon départ comme ça, on a enchaîné sur une randonnée un peu escarpée qui menait à un joli point de vue sur la baie.
Après un pique nique copieux sur la plage, nous avons fait la randonnée qui longe le lac et passe sur ces enfilades de rochers rouges qui caractérisent la baie georgienne. Il faisait vraiment beau et l'envie de nous baigner nous démangeait; une bretonne et une bordelaise ne peuvent pas se retenir d'aller dans l'eau quand il fait beau. Je crois que je ne me suis jamais baignée dans une eau aussi froide. On a dû mettre une demi-heure pour y rentrer petit à petit. J'ai ensuite fait deux brasses et je suis ressortie car je ne sentais plus mon corps... De retour au point de départ qui se trouvait sur la plage, nous avons voulu aller sur une autre partie de la plage qui était séparée de l'endroit où nous étions par une zone marécageuse. Il fallait donc retourner dans l'eau gelée pour continuer notre chemin. Me souvenant d'un petit sentier qui passait derrière la zone marécageuse il y a quelques années, je suis partie en éclaireur voir s'il existait toujours. Après avoir passé quelques buissons et m'être retrouvée dans une petite clairière, mon regard a été attiré par quelque chose qui bougeait dans les arbres à environ 50 m devant moi. Je me suis figée en voyant une énorme masse de poils bruns se mouver dans les buissons. Je ne distinguais pas la tête mais à moins qu'il s'agisse d'un St Bernard géant noir un peu vouté se baladant sans son maître, ce ne pouvait être qu'un ours. J'ai sorti mon appareil photo et pris quelques clichés avant de rebrousser chemin. Ayant retrouvé les autres, je leur ai raconté mon aventure et Thomas est allé dans les fourrés mais n'a pas vu l'ours. Je n'étais pas sûre de ma vision mais j'avais quand même les jambes en coton.
L'ours, première fois.
Nous avons ensuite décidé de repartir vers notre campement parce qu'il était temps de préparer le dîner! La route longeait le bois qui était parallèle à la plage et Rachel m'a dit de scruter les bois au cas où l'ours montrerait le bout de son nez. Eh bien, ça n'a pas loupé, l'ours (vision maintenant confirmée) a déboulé des bois et nous a coupé la route! Il a marché/gambadé devant nous pendant environ 5 minutes, passant d'un côté à l'autre de la route, ce qui nous empêchait de le doubler, et allant dans les fourrés sur le bas-côté. Nous étions en admiration, et bien soulagés d'être dans la voiture. C'était un jeune ours car il n'était pas vraiment très gros. Il ne nous prêtait absolument pas attention; il a créé des bouchons pendant un moment, puis a disparu dans les bois comme il était venu.
Nous sommes ensuite allés au bureau des rangers signaler l'ours. Je pense que la nana a bien rigolé en me voyant débarquer toute essoufflée avec mon appareil photo lui dire et lui montrer qu'on avait vu un petit ours 1 km plus loin... elle m'a répondu qu'il y en avait pas mal dans le parc, que c'était normal et que ce n'était pas un problème, et qu'il fallait juste être prudent. OK.
De retour au camp, on regardait pas mal derrière notre épaule quand même... mais on a encore passé une super soirée. On a fait un feu et on s'est fait des burgers (bacon et fromage s'il vous plaît) et des pommes de terre; on avait bien sûr du vin, du pain et du fromage. La soirée s'est terminée tard après environ 20 parties de trouduc.
Rachel m'a dit le lendemain matin qu'elle avait entendu un mec hurler au fond du camping et un animal de taille imposante passer très près de notre tente en pleine nuit... Je remercie mes boules quiès de m'empêcher d'entendre le danger approcher.
Pour notre dernier jour, nous avions pour mission de trouver un arbre et des rochers. Thomas avait parcouru des photos du parc sur le Net et avait repéré des coins sympas à photographier. Après avoir demandé aux rangers où pouvaient être ces endroits, nous avons entamé des sentiers de rando non indiqués sur la carte mais ma foi super sympas. Nous avons finalement trouvé l'arbre en question et les falaises, ainsi qu'une super place pour un bon pique nique et une jolie plage. Nous avons tenté une deuxième baignade, toujours aussi froide.
Nous sommes plus tard repartis en direction de Toronto, vers les bouchons 100 km avant la ville, le repas du soir au énième Tim Hortons du trajet, et le formidable coucher de soleil de fin de weekend vu du pare-brise arrière et des rétroviseurs...