vendredi 19 avril 2013

Atelier de perlage

Hier soir, j'ai participé à un atelier de perlage pour créer mes propres boucles d'oreilles avec Charissa (http://www.charissacrafts.com/) qui organise différents ateliers en ville pour réaliser des articles autochtones, comme des mitaines en peau et fourrure, des sacs en peau d'orignal, des bracelets en poils de porc-épic, etc. Je me demandais bien pourquoi on avait prévu 3h pour enfiler de simples perles, j'ai vite compris. Déjà, il faut choisir ses couleurs en fonction du modèle. On prévoit bien sûr le motif d'ensemble avant de se lancer; ensuite, on enfile les perles par rangée en respectant certaines règles, par exemple, dans quel sens on passe le fil dans les perles, dans quelle direction on va, etc. Concentration! On a réalisé au bout d'un moment qu'on ne discutait même pas tellement on était prises dans notre travail! À la fin des 3h, satisfaction tout de même de repartir avec une paire de boucles d'oreilles ou un porte-clé pour certaines. Comme c'est encore frais dans ma mémoire, il faudrait que je m’entraine, donc si le motif vous plait, faites-moi savoir votre couleur préférée et vous aurez peut-être un cadeau de noël avant l'heure...

mardi 2 avril 2013

Vol à bord d'un DC-3, destination Hay River

Le DC-3 est un bimoteur à hélices qui a été construit dans les années 30, et il est devenu mythique grâce à son utilisation et à ses performances pendant la Deuxième guerre mondiale. Preuve de la résistance et de la fiabilité de la bête, il en reste encore pas mal en bon état dans le monde, 70 ans plus tard; et notamment à Buffalo Airways, basée à Yellowknife. Ça faisait un moment que j'étais tentée de faire un vol à bord, et puis l'occasion s'est présentée. Donc, j'étais prévue sur le vol de dimanche soir à 16h30, destination Hay River, de l'autre côté du Grand lac des esclaves, seul vol régulier de la compagnie pour le transport de passagers.
À mon arrivée, mon coloc demande au copilote s'il peut me montrer le cockpit pendant le vol; réponse positive (Même si ça n'est pas toujours rassurant de voir le cockpit quand on a peur en avion, mais après avoir fait un petit vol en hélicoptère il y a 2 semaines, j'avais décidé de ne pas avoir peur.) Pas de billet, pas d'enregistrement de bagage, pas de fouille. L'aviation vintage jusqu'au bout.  Si tu veux, tu peux laisser ta valise pour qu'elle soit transportée à bord, à l'arrière de la cabine caché par un rideau. Et puis c'est l'heure. Je me dirige vers ce superbe avion auquel on accède par un petit escalier; je m'attends presque à voir une hôtesse de l'air au look pin-up des années 50 m'accueillir. Buffalo Joe, pilote et président de la compagnie, et figure emblématique de l'émission télé Ice Pilots, s'approche du DC-3. C'est lui qui pilote la plupart des vols effectuant la liaison passagers avec Hay River. Mon coloc confirme avec lui que je pourrai voir le cockpit. Joe répond que oui, une fois qu'on sera à l'altitude de croisière.

À bord, pas de chichi. La carlingue est brute. La déco vintage bien sûr, les sièges en skaï. Vert. Les hublots sont carrés. Carrés. Et les fenêtres, et bien, on y voit pas trop au travers; le matériau est vieux et rayé. C'est juste génial. Le steward nous dit de mettre notre ceinture, puis il va s'assoir à l'arrière. Ensuite, la bête se met en marche, les hélices tournent bien, et on se déplace vers la piste. On décolle vite, et j'ai une impression de légèreté, comme à l'atterrissage. Je m'attendais à plus de lourdeur, mais c'est doux et ça rebondit, un peu comme dans mon truck!
Au-dessus du Grand lac des esclaves gelé
Bon, la montée est un peu agitée, mais une fois l'altitude et la vitesse de croisière atteintes (entre 1000 et 1300 mètres et 275 km/h), le vol est calme. Et comme promis, je vois Joe quitter son siège, descendre l'allée et me faire signe d'aller dans le cockpit (c'est bruyant, on ne s'entend pas bien). Arrivée dans cet endroit exigu, je demande au copilote où m'assoir, il me montre le siège de Joe!!! Je n'en reviens pas. J'enfile le casque et admire le paysage. Je fais connaissance avec le pilote, David, et lui pose des questions de novice. Je garde bien les mains sur mes genoux.
J'apprends que tous les cadrans sont utilisés; on a l'impression qu'il y en a beaucoup, mais ils sont en double, une série devant chaque pilote. Le "volant" sert à diriger les ailes, et les pédales le gouvernail, la queue, quoi. De temps en temps, le pilote tire sur une barre au sol ressemblant au frein à main de nos voitures. Si j'ai bien compris, il explique qu'avec les changements de température, les roues ont un peu de jeu et on tendance à descendre, donc il faut les remonter de temps en temps, sinon c'est sûr, ça va moins vite si les roues pendouillent ;-) Je suis surprise par une sorte de hublot au"plafond"; on m'explique qu'à l'époque, pour les vols de nuit, on utilisait cette fenêtre pour la navigation astronomique (par les étoiles). Je remarque aussi le petit support en plastique sur le "tableau de bord"; il sert à fixer la caméra de Ice Pilots; parfois, il n'y a pas de place à bord pour les cameramen. En plein soleil, je commence à avoir vraiment chaud. Je demande comment ils font en été; il me répond qu'ils volent avec la vitre ouverte! On vole si bas parce que l'avion n'est pas pressurisé; pas de pressurisation, pas de problème pour ouvrir les fenêtres! Joe passe dans la cabine une ou deux fois pour vérifier quelques boutons. Il ne veut pas reprendre sa place.
La petite fenêtre pour naviguer en s'aidant des étoiles
Le paysage est magnifique, encore tout blanc; on traverse le lac, puis un bras de terre, et l'autre partie du lac. Joe revient un peu avant la descente et me fait signe de me lever. Je repars vers mon siège, mais on me dit que je peux rester dans le cockpit, sur le strapontin. Mon sourire ne peut pourtant plus s'agrandir, je suis déjà trop contente!
Nous atterrissons en douceur au minuscule aéroport de Hay River et Joe me tape la causette en arrêtant son avion. Il se plie à une petit séance photo en descendant avant de me serrer la main. Quel vol mythique! Ça donne presque envie d'être pilote. Presque. En tout cas, je ne suis ni pilote, ni mécanicienne, ni férue d'aviation, mais je suis sous le charme du DC-3. Il va falloir trouver des excuses pour aller à Hay River maintenant...
Joe McBrian en personne!