jeudi 14 novembre 2013

La photo du jour: patin sur le lac gelé en novembre

À la mi-novembre, et à l'heure du déjeuner au bureau, je peux patiner sur le lac gelé devant la mairie, pas mal non? La semaine dernière, certains avaient déjà marché sur le lac, mais ça me semblait braver le bon sens. La ville mesure l'épaisseur de la glace aux points stratégiques toutes les semaines, mais les pompiers ont encore appelé à la prudence ces derniers jours. Pratiquement chaque jour, je suis allée voir l'état de la glace sur Frame Lake devant la mairie, à côté de mon bureau; si j'hésitais la semaine dernière à m'y aventurer, je me sens rassurée maintenant que j'ai vu plusieurs personnes patiner et jouer au hockey sur le lac, et que j'ai constaté moi-même que l'eau avait gelé sur près d'un pied (30cm). Maman, ne t'inquiètes pas, je n'irai pas au milieu du lac ou autour des îles où se trouvent les courants! Pareil pour la baie de Yellowknife, je préfère attendre l'ouverture de la route de glace vers Dettah et voir décoller les avions sur skis avant de la traverser. Ceci dit, les températures restent négatives depuis un moment et nous n'avons pratiquement pas de neige, conditions idéales pour former de la bonne glace bien solide!

dimanche 10 novembre 2013

Pensées saisonnières


Je voulais vous parler de l'automne, mais voilà, c'est déjà fini. Hier, nous avons eu notre première journée à -20 avec son beau ciel bleu. J'ai ressorti ma parka, j'ai même trouvé 10$ dedans! Malgré les 7 ou 8 mois d'hiver que j'ai déjà connus, malgré les 61 jours en dessous de -30 de l'hiver 2012/2013 et malgré mon impatience de revoir la neige, et bien j'ai eu froid.
Ah le nez qui pique, la gueule qui fait mal, le vent qui passe dans la moindre ouverture de ton manteau, la neige qui crisse sous les pas, le nez qui goutte, les kilos de la parka à trimbaler tous les jours, les yeux qui collent, les démarches de pingouins, les dérapages sur les plaques de glace dissimulées, la gaucherie des mains encombrées de leurs moufles, la voiture qui tousse pour démarrer, le cache-nez tout mouillé en quelques minutes qui devient rigide, les kleenex utilisés congelés dans tes poches, le portable que je laisse sonner dans ma poche pour ne pas risquer l'engelure pour vous parler ou vous texter...
Je me demande comment je faisais l'année dernière; toutes les sorties en raquettes ou en ski par -30 avec un sac à dos pesant de linge de rechange, de mon appareil photo, d'un thermos rempli d'une boisson chaude et de barres de céréales. Était-ce l'engouement du premier hiver? Suis-je victime de l'appréhension du deuxième hiver? Il n'y a pas encore assez de neige pour skier et les lacs ne sont pas encore suffisamment gelés pour y aller sans risque. J'ai pourtant complété mon stock de linge en laine de mérinos, j'ai acheté des skis, et j'ai commandé de meilleures bottes. Je suis prête. J'ai vraiment hâte de faire de nouvelles photos de la féérie des paysages enneigés du Nord.

dimanche 27 octobre 2013

Diane Boudreau, 13 ans de travaux à l'ARCC

C'est la matière qui semble passionner Diane avant tout: les matériaux récupérés au gré des balades, les restes de peinture, les métaux rouillés trouvés sur une île, les poils de caribou, les os, une pagaie, des bâtons, etc. Avant de migrer au Sud pour l'hiver, comme les oiseaux qu'elle peint si bien, notre artiste-biologiste Diane Boudreau a décidé de présenter ses œuvres à l'ARCC, un petit récapitulatif tout en couleurs de ses 13 années passées ici.
Une exposition de Diane, c'est comme un voyage culturel à travers les TNO, on y voit beaucoup d'oiseaux du Nord, des lagopèdes, des corbeaux, ou encore des petits chevaliers, mais aussi des paysages d'ici, comme nos lacs, nos îles ou encore nos mines. L'artiste parle volontiers des matières et des anecdotes derrière ses œuvres, comme les longues boîtes de carottes de roches en bois récupérées dans les mines autour de Yellowknife ou le pot en pieds d'oies fait à Inuvik en 2012 ou encore les poupées en peau de poisson réalisées au cours d'un atelier à Rankin Inlet en 2003.
En 1999, Diane est venue rendre visite à une amie à Yellowknife. Sa curiosité était piquée: elle voulait connaître le Nord; elle avait un goût d'aventure à ce moment-là, l'envie d'autre chose. L'année d'après, elle fait le saut. Elle trouve un travail dans un cabinet d'architecte, ce qu'elle faisait déjà au Québec. Mais ce qui lui tenait vraiment à cœur, c'est l'art. Elle avait déjà goûté à l'art scénique au Québec ; c'est là qu'elle avait appris la peinture pour les décors de théâtre, et elle avait beaucoup aimé la texture de cette matière. Travailler sur des projets tard le soir après une journée de travail ne lui suffisait plus, elle avait envie de s'essayer comme artiste à plein temps. C'est ce qu'elle a fait lors de sa deuxième année à Yellowknife, elle a tout arrêté et s'est lancée.
Des projets, Diane n'en manque pas. Elle n'est pas encore dans l'avion qui va l'amener au Québec pour l'hiver (pour prendre soin de sa maman) qu'elle parle déjà des futures peintures imaginées pour l'année prochaine. Diane, j'ai hâte de te revoir dans ton atelier en plein air au coin de la 50e rue et de la 52e avenue, à l'année prochaine!