mardi 4 mars 2008

L'appel de la forêt - Traîneau à chiens, épisode 2

J'avais bien précisé dans mon avant-dernier post que je m'étais sentie frustrée après seulement 2h de traîneau à chiens? Et bien je me suis lancée. Je suis partie 3 jours avec un organisme qui met sur pied des séjours axés sur la nature, l'aventure et l'environnement. Mon forfait comprenait 1 jour et demi de traîneau à chien, 1/2 journée de raquette, le logement dans un chalet écologique, les repas, etc.
Je suis partie le vendredi matin, embarquée dans un gros van en compagnie d'une autre personne par l'organisateur et propriétaire de Call of the Wild, Robin. Nous avons roulé vers l'est puis le nord, direction la pointe sud-est du parc Algonquin. Au lieu de rendez-vous, nous avons retrouvé les autres membres de notre groupe, nous étions donc six au total.

Brad, notre musher, est arrivé en début d'après-midi avec ses 28 huskies de type Alaska. Nous avons été surpris par leur taille. Ils sont différents des huskies de Sibérie qu'on a en tête quand on pense à ce sport. Ils sont assez petits, fins et ont une silouhette un peu courbée comme les lévriers. Nous avons appris à leur mettre leur harnais et à les attacher aux traîneaux. Nous étions donc 2 par traîneau avec une équipe de 7 chiens.
Nous sommes partis en allant assez vite et les chiens étaient vraiment excités. Brad a estimé que cet après-midi là, nous avons couvert environ 30km, soit entre 10 et 15km/h. Il ne faisait pas trop froid, mais peu importe s'il fait -20 ou -5 degrés et que l'on est passager, on finit par avoir froid. Nous avons donc régulièrement alterné pour ne pas trop grelotter. En plus il neigeait et pour diriger le traîneau ce n'était pas évident avec les flocons dans les yeux.

J'ai réalisé que le traîneau à chiens n'était pas seulement une longue glissade amusante mais un sport technique et parfois dangereux. L'un de mes chiens a été blessé peu après le départ et j'ai eu beaucoup de peine. Même si on contrôle un minimum à l'aide du frein, on est en fait dépendant des chiens et de leur tempérament et on peut se faire très mal si on perd le contrôle sur eux, si on négocie mal un virage ou une descente; les chiens effectuent un travail intense et difficile et peuvent aussi être victimes de blessures. Le tout consiste à rester concentré et à ne jamais lâcher la barre de direction.
Nous sommes arrivés près du chalet peu avant le coucher du soleil et nous avons préparé les chiens pour la nuit. Il a fallu enlever leurs harnais, les attacher à un câble tendu et étaler de la paille.

Il était ensuite temps de découvrir le chalet et nos chambres. Il est situé au bord d'un lac, est construit tout en bois et n'a pas d'électricité. Tout est alimenté en bois, et par un générateur quelques heures par semaine. La grande pièce commune est chauffée par un vieux poële, meublée de canapés confortables et de grandes tables en bois. Quand la nuit tombe, il est temps d'allumer les bougies pour une atmosphère très cosy.

Deux jeunes hommes se sont occupés de nous avec Robin ce weekend. Ils cuisinaient super bien: on a eu des fajitas, des gâteaux, des lasagnes, du pain à l'aïl, de la salade, des pancakes, omelettes, etc., le tout fait maison. Le soir, nous avons discuté, lu, joué à des jeux de société, etc.
Le samedi matin, j'étais levée à 7h et j'ai retrouvé Brad qui était en train de nourir les chiens. Au menu, viande hâchée mélangée à des croquettes et à de l'eau. Apparemment ça leur a plu. J'ai réalisé que quand les chiens sautaient sur moi, c'était pour faire un calin. Brad m'a dit de les laisser faire et en effet, ils mettaient leurs pattes autour de ma taille.

Nous avons à nouveau attelé les chiens aux traîneaux et nous sommes partis pour la journée. Il avait neigé pendant la nuit et on s'enfonçait pas mal. À un moment donnée, nous avons coupé dans la forêt par un sentier étroit où la neige n'avait pas encore été foulée. les chiens s'enfonçaient jusqu'aux genoux et la neige s'empilait sur le traîneau.

Nous nous sommes arrêtés pour déjeuner et nous avons fait un feu dans la neige après avoir récupéré du bois mort. Nous avons pu faire griller nos sandwiches et boire du chocolat chaud et de la soupe.

En fin d'après-midi, il était temps de dire aurevoir aux chiens et à Brad.
Arrivés au chalet, nous avons profité du sauna et du jaccuzzi installés dehors au bord du lac. Mise au défi, j'ai réussi mon premier "polar bear dip", ou plongeon de l'ours polaire, dans un trou creusé dans le lac à travers la glace (tellement épaisse qu'il faut une tronçonneuse)... Méthode: mijoter un bon moment dans le jaccuzzi à 40º; une fois bien réchauffé, courir sur la neige, se jeter dans l'eau, ressortir au plus vite et replonger dans le jaccuzzi. Sensations: pieds nus, la neige glisse encore plus, l'eau est tellement froide qu'à la rigueur on sent plus rien, et au retour dans le jaccuzzi, des centaines d'aiguilles semblent s'attaquer à la peau. Heureusement, après 30 secondes, on se sent déjà mieux. La preuve en images:

Le soir, nous avons marché jusqu'au milieu du lac pour appeler les loups. Une meute vit près du chalet et répond souvent aux appels. Nous avons pas eu de chance de ce côté-là, mais nous avons pu observer les étoiles et la voie lactée.

Le dimanche, nous avons chaussé des raquettes et nous nous sommes promenés autour du lac hors sentier. Nous nous enfoncions jusqu'aux genoux tellement il y avait de neige. Nous avons pu observer plein de traces d'animaux: biches, loups, loutres, traces de piverts et de nombreux autres. Au milieu du lac, j'ai fait mon premier "snow angel". Mode d'emploi: s'allonger sur la neige, bras et jambes écartés, faire des mouvements de ciseaux en essayant de toucher ses mains et ses pieds, se relever sans faire d'autres traces; résultat, la forme d'un ange est dessinée sur la neige. La preuve en image: (à venir)
J'ai passé un des meilleurs weekends de ma vie, loin de la ville, sans électricité, sans téléphone, sans voiture, dans un confort rustique. J'ai adoré le contact avec les chiens et les promenades en traîneau, vraiment une activité que j'espère pratiquer chaque année.

Pour en savoir plus sur le weekend, rendez-vous sur http://callofthewild.ca/

2 commentaires:

  1. Coucou Carole et bravo pour ce récit, on avait l'impression d'y être ! Apparemment super weekend mais comme tu le dis, franchement le froid ça "sucks" et ça doit un peu pourrir l'ambiance non ? Le le petit chien tu as dit qu'il était blessé, mais comment ? A la patte ? Au dos ? Tes petits compagnons de route avaient l'air bien mimi en tous cas. Bravo aussi pour le polar bear dip, c'est énorme comme expérience ! Un petit chaud-froid, Carole, l'omelette norvégienne !

    Grosse bises à toi ét à bientôt !

    Flore & Rob & Co

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  2. Waow, quel week-end. Rien que d'imaginer le "polar bear dip", j'ai froid...
    Bises
    Aurélie

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