mercredi 14 août 2013

Calgary-Yellowknife, soit 1800km par la route

Ma mission était d'aller chercher la voiture de tous mes désirs à Calgary et de faire la route du retour pendant le week-end; j'étais impatiente car j'étais arrivée à YK par avion l'année dernière. C'est bien de prendre cette route au moins une fois, pour l'aspect mythique de passer le 60e parallèle en voiture, pour observer le changement des paysages et pour bien prendre la mesure du trou dans lequel on va s'enterrer!
Un peu après Enterprise, aux TNO. Grand lac des Esclaves en arrière plan
-j’ai parcouru en 2 jours ce que l’avion a fait en 2h samedi matin;
-le paysage entre Peace River et High Level est chiant à mourir;
-on a beau faire confiance à la voiture qui annonce qu’on peut se rendre à destination avec l’essence qu’il reste, le voyant orange qui s’allume et le décompte du nombre de kilomètres alors qu’on n'a pas vu depuis longtemps un panneau annonçant à quelle distance se trouve la prochaine ville peuvent avoir de graves conséquences psychologiques;
-High Level semble chiant comme la mort;
Je ne sais pas pourquoi, le nom me faisait fantasmer, comme d'autres bourgades, Medicine Hat, Grande Prairie, Indian Cabins; pas de quoi franchement.
-je ne suis pas sûre de l’existence de Peace River; je suis arrivée de nuit et suis repartie dans un brouillard à couper au couteau;
-le comble du road trip en Alberta serait de tomber en rade d'essence entre Peace River et High Level;
-c’est quand il y a du brouillard que les biches et les renards choisissent de traverser la route;
-j’ai testé mes phares, mes essuie-glaces, la clim, le cruise control en Alberta; aux TNO c’était plutôt la suspension et la direction; ah et les freins aussi, à cause des bisons nonchalants sur la route, des espèces de grues hésitantes (on traverse? on traverse pas? on attend?  aaahhhrrrrgghhh une voiture, demi-tour!), et des écureuils suicidaires;
-dans le Nord de Alberta, c’est tellement plat que les couchers de soleil semblent ne pas finir;
-en achetant la voiture, j’avais une garantie d’échange de 7 jours ou 1000 kilomètres; je n’y avais plus droit dès le soir de mon achat tellement j’habite loin; 
-c'est fou ce que la pellicule d'insectes morts peut coller au pare-brise après une telle distance; 
-niveau paysage, c'est plutôt simple: c'est très plat entre Calgary et Edmonton, vallonné jusqu'à Peace River, chiant re-plat après Peace River;
-plus on monte vers le Nord, moins il y a de feuillus et d'herbe verte et plus les conifères dominent;
-au centre des visiteurs du 60e parallèle, on offre du café et du thé gratuits, et des exemplaires empaillés de mammifères iconiques du Nord y sont présentés; on peut même obtenir un certificat faisant état de son incursion au Nord du 60e;


vendredi 9 août 2013

Fort Smith, ses rapides, ses pélicans, ses bisons


Les jeunes de Yellowknife avides d’aventures et d’activités en plein air le portent tous, le t-shirt du Paddlefest 2012 arborant un mini-van transportant des kayaks sur son toit en route pour cette célébration du kayak à Fort Smith; cette petite ville des TNO est située à l’est et au sud de Yellowknife, à la frontière avec l’Alberta. Il me fallait ce t-shirt. Et le Paddlefest, même si je ne fais pas de kayak, semblait une bonne occasion de découvrir le coin, qui m’attirait surtout pour le parc national Wood Buffalo et ses merveilles. Le parc est le plus grand du Canada et avait été créé pour protéger la fragile population de bisons à l’époque. En plus, la plupart des copains y allaient, ça promettait d’être animé!
Les Mountain Rapids sur la rivière des Esclaves
Le week-end dernier comptait 3 jours avec le lundi férié pour-on-ne-sait-plus-quelle-raison, et il fallait bien ça pour faire la route (740km entre Yellowknife et Fort Smith) qu’on a avalée en 8h30 après le boulot vendredi soir, même avec un canot sur le toit et malgré les routes de gravier. Bilan, Fort Smith est une bourgade bien agréable, le Paddlefest un événement à ne pas manquer au moins pour la bonne ambiance qui y règne, et la région est vraiment belle, un changement verdoyant bienvenu par rapport à la roche pratiquement nue de Yellowknife. Seul point noir, les organisateurs ont changé le motif du t‑shirt cette année qui arbore les méandres de la rivière des Esclaves (ceci-dit, il est vraiment chouette)! Bien fait pour moi.
Le site du Paddlefest est installé sur des rochers devant les Mountain Rapids; l'avantage, c'est que les moustiques ne s'aventurent pas au bord de l'eau tumultueuse et c'est tant mieux! Pendant l'événement, il y a des compétitions de kayak, des courses à la nage dans les rapides, des ateliers pour apprendre à esquimauter, un feu pour faire griller des saucisses et du bannock (pain autochtone), des tours de rafting, etc. On peut aussi se prélasser sur la plage et observer les pélicans pendant des heures! Les organisateurs ont même loué une salle pour le party du samedi soir; à Fort Smith, 2500 habitants, on peut danser sur les derniers tubes jusqu'au milieu de la nuit...
Cuisson du bannock (farine, lard ou graisse végétale, levure, eau) sur le feu
Pine Lake

Le lendemain, l'objectif était de s'enfoncer un peu plus dans le parc national, direction Pine Lake, un lac très bleu au milieu de la forêt boréale. 60km sur une route caillouteuse, ça nous a coûté un pneu à plat le lendemain, mais heureusement, on s'en est bien sorti. Arrivés au lac, le site et la plage paradisiaques sont déserts. Il y a anguille sous roche, ou baleine sous caillou. Effectivement, après nous être mis en maillot et trempés les pieds, nous avons été assaillis, dévorés, agressés, énervés, piqués, re-piqués et re-re-piqués par une horde de moustiques et de taons! Ils nous suivaient même sur l'eau. Seule solution, prendre le canot pour se réfugier au milieu du lac (plus ou moins turquoise en raison des algues qui y poussent).
 
Le lac a été formé par des dolines; l'eau est peu profonde au bord, puis la pente devient abrupte en quelques mètres

Le 3e jour, après avoir trouvé une bonne âme pour réparer notre pneu en ce jour férié et profité du petit-déjeuner de pancakes organisé au musée, nous avons repris la route en faisant un arrêt aux fameuses plaines salées du parc. Alex ayant fait les frais d'une tenue estivale la veille, nous étions prévenus: armure intégrale contre les maringouins fortement recommandée! Les salauds m'ont eue aux coins des yeux, entre ma capuche, mon bandana et mes lunettes, il faut admirer leur motivation. Le paysage était époustouflant et surtout inattendu, style grandes plaines du far west
Fort Smith vaut bien le détour et mérite plus de 3 jours; assurez-vous d'avoir un vrai pneu de secours et de l'antimoustique bien chimique, ou mieux, enroulez-vous dans une moustiquaire si vous sortez dans les bois.

Oui, c'est bien du sel!
Traces de bisons

jeudi 1 août 2013

Au revoir mon truck!

Au revoir mon truck, tu vas me manquer! Merci pour ce superbe hiver passé avec toi: tu as toujours démarré, tu ne m'as pas laissée en rade, tu m'as gardée au chaud, et tu m'as emmenée voir les aurores boréales. Ce qui va me manquer, ce sont tes rétroviseurs manuels en métal, ton démarrage tout en fumée et ta longue période d'échauffement le matin, tes suspensions rebondissantes mais agréables, ton siège arrière étroit, ta boîte qui me servait de dépotoire à recyclage et surtout, tes jolies lignes roses. En te souhaitant une belle et longue continuation,
Carole.
Photo par Vincent Demers