Aujourd’hui, ça fait un an que j’ai fait euthanasier ma
chatte adorée, Coco. C’était la journée la plus triste, mais j’ai aussi passé
un bon moment avec elle. Je suis restée à la maison avec elle l’après-midi et
on a fait une sieste ensemble pendant plusieurs heures, ce qui n’arrivait
jamais. En fin d’après-midi elle a pu sortir sur la terrasse pour la première
fois de l’année après un long hiver. Elle est partie le soir sous mes caresses.
Ce jour-là, elle allait un peu mieux. J’ai choisi qu’elle
parte un jour correct plutôt qu’un jour de misère. Le plus dur c’est de n’avoir
jamais vraiment su ce qu’elle avait. Elle avait commencé à avoir des crises de
douleur aigüe six mois plus tôt, et j’ai passé six mois à essayer de savoir ce
qu’elle avait et à tâtonner avec les médicaments. Les crises étaient espacées d’un
mois environ au début, puis elles se sont accélérées; ensuite elle a eu des
problèmes de mobilité, puis finalement restait recroquevillée parterre pendant
les crises et commençaient à faire des convulsions à la fin. Les jours entre
les crises n’étaient plus parfaits et ma pauvre chatte avait toujours un
regard, un pelage, un fonctionnement changés par la maladie. Je n’avais jamais
vu un chat avoir mal; on dit qu’ils cachent leur douleur, alors quand on voit
qu’ils ont mal, c’est que ça doit être plutôt intolérable.
Il y a seulement deux vétérinaires à Yellowknife et aucun ne
dispose d’une machine pour faire des échographies ou des examens plus poussés.
Coco a quand même eu des prises de sang et des radios. Elle avait de l’arthrose,
de la constipation, et une maladie de la membrane de la vessie. Ça ne semblait
pas expliquer ses symptômes qui ressemblaient plus à quelque chose de
neurologique ou de l’ordre de la moelle épinière.
Je n’ai pas pris ma décision à la légère, j’y ai pensé
pendant des mois. Les stéroïdes lui ont redonné du peps pendant quelques mois;
elle semblait remonter la pente à chaque fois, mais quand les jours entre les
crises sont devenus moins nombreux et que surtout elle ne se remettait pas
vraiment, la décision s’est imposée à moi. Plutôt ça que de la laisser agoniser
dans un coin.
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