samedi 30 mars 2013

Vince et Marie-Claude à Yellowknife

Depuis 1 mois déjà, je recevais des emails empreints d'excitation de Marie-Claude et Vincent qui avaient fait le grand saut et pris leurs billets pour venir me voir et découvrir le grand Nord. Pendant les vacances de Pâques, les Canadiens se dirigent habituellement en masse vers le Sud et notamment les Caraïbes, mais ces deux-là sont passés pour des tarés à Toronto quand ils ont dit à leurs amis où ils allaient (Où? Yellowstone? Whitehorse? Le Yukon?!?!).
Photo de Vince à droite
Ayant peur qu'ils s'ennuient, je leur avais envoyé plein de liens pour des excursions, des évènements, des idées balades, etc. J'ai été frappée par leur motivation: achat de raquettes, de bottes, valises pleines de fringues bien chaudes et accessoires pour affronter le froid. Ils ont fait preuve d'une énergie débordante pour chasser les aurores boréales et d'un émerveillement sans fin devant cette petite ville perdue où, d'après MC et Vince, on peut passer des vacances mémorables. Pour moi, ça a été très motivant de partager ce coin avec des amis qui me connaissent, et leur regard frais sur ma nouvelle région d'adoption m'a confirmé que j'avais fait le bon choix en venant ici.
J'ai malheureusement travaillé la plupart du temps, mais j'ai pu partager avec eux de bons petits plats, les emmener ou les envoyer dans mes coins préférés pour la raquette, m'émerveiller en leur compagnie des aurores boréales, profiter du château de glace et de ses évènements, faire un tour en hélicoptère au-dessus de la baie de Yellowknife, et surtout, je retiendrai qu'ils sont tombés en amour avec mon truck et que j'ai presque dû me battre avec Vince pour récupérer mes clés... ;-)
Photo de Vincent
----------------Voici un compte rendu de Vincent et ses impressions sur Yellowknife:


Le 9 mars je m'étais donné comme mission de trouver l'hiver. Non seulement ai-je réussi, mais ce fut mission accomplie sur toute la ligne! Accompagnés de 3 valises, 2 sacs à dos, un vélo et une barre de chocolat pour la survie, Marie-Claude et moi sommes partis rejoindre Carole, perdue dans le Nord canadien depuis 9 mois déjà. Dans le lobby de l'aéroport, outre l'ours polaire pêchant le phoque blanc, Carole était là, les yeux pétillants comme si elle venait de gagner la loterie, et nous accueillait à bras ouverts chez elle, à Yellowknife.
Photo de Vincent
Nous avons donc déposé nos affaires dans l'aile ouest du Manoir Ciara où se trouvent les appartments de Madame Musialek et sommes aussitôt partis à l'aventure. Croyez moi qu'avec notre horaire et la multitude d'activités à faire nous n'avions pas une minute à perdre! 
Première partie de pêche pour Vincent, premier poisson, un brochet je crois.
C'est simple, notre semaine se résume à marcher sur la route de glace, prendre des photos, marcher sur le Grand lac des Esclaves gelé, visiter le château de neige du Snowking Festival, prendre des photos, découvrir la ville, regarder le coucher du soleil sur la vieille ville, prendre des photos, sortir dans les bars et restos locaux, avoir froid, faire de la raquette sur Vee Lake, avoir chaud, prendre des photos, conduire sur le Ingraham Trail, faire des randonnées en nature à Cameron Falls et Prelude Park, prendre des photos, apercevoir un renard, visiter la communauté autochtone de Dettah, expérimenter la conduite sur la route de glace, prendre des photos, voir une famille de lynx, se régaler des plats cuisinés par notre hôtesse, être émerveillés par les aurores boréales, prendre des photos, suivre un atelier de verres sablés, faire le tour des boutiques, prendre des photos, assister à un festival de courts métrages d'horreur dans le château de neige, être porté disparu pour un gros 15 minutes, déjeuner au maintenant très célèbre Dancing Moose Café, faire du traineau à chien, prendre des photos, visiter un musée, explorer le centre-ville, fouiner dans la communauté autochtone N'Dilo, prendre des photos, se ridiculiser en ski de fond sur les pentes du Ski Club, se rebâtir l'orgueil en ski de fond sur la surface plate autour de Joliffe Island, faire de la motoneige, pêcher sur la glace et attraper mon premier poisson (youpi!), prendre des photos, se congeler les orteils, déguster notre "catch of the day", assister aux festivités du Long John Jamboree, manger le pain à la cannelle tant rêvé du Bullocks Bistro, faire un tour d'hélicoptère, prendre des photos, se sucrer le bec d'une succulente tarte au chocolat, assister à un gros feu où toute la ville est invitée, regarder des feux d'artifices, se réchauffer près du foyer d'une maison-bateau, relaxer une bière à la main dans une deuxième maison-bateau, être éblouis par une tempête géomagnétique causant des aurores à couper le souffle et, bien sûr, prendre des tonnes de photos!

Et dire que Carole avait peur qu'on s’ennuie...

Photo de Vincent
 --------------Et voici le compte rendu de miss Marie-Claude:

Je savais que ces vacances allaient être magiques. Ayant cherché l'hiver, tout l'hiver durant, j'anticipais avec plaisir les paysages blancs du Nord Canadien et ses températures extrêmes. Il faut dire que Vincent et moi étions gonflés à bloc, nous quittions Toronto pour retrouver l'hiver, le vrai. Et croyez-moi qu'il nous attendait, en sortant de l'avion. Nous accueillaient aussi à Yellowknife, un soleil perçant, un ciel bleu éclatant, un vent qui surprend et surtout la rayonnante Carole. Telle était notre joie de se retrouver et de se dire enfin: mission accomplie ! Je savais qu'à partir de ce moment, le bonheur s'emparait de moi et ne me quitterait plus du reste du séjour. Il faut dire aussi que la semaine de relâche a comme caractéristique principale d'être brève. Avoir, donc, si peu de temps à passer dans un endroit aussi extraordinaire nous force inévitablement à apprécier chaque moment qui nous est offert. Et c'est ce qu'on a fait ! 

Ce que j'ai fort apprécié de la ville et des environs était son caractère pur, son aspect brut. Par exemple, le sentiment de communauté à Yellowknife est vibrant, les habitants s'entraident, partagent et vivent dans la simplicité. Tout le monde se connait et j'ai bien remarqué, partout où on se rendait, que les gens sont intereliés les uns avec les autres. Aussi, les éléments de la nature tels que le vent, la neige et la glace modifient inévitablement les paysages d'hiver, ce qui donnent un aspect non-défriché aux alentours. Il faut dire qu'avec un hiver aussi long, mieux vaut s'en accommoder. Ainsi, les lacs se transforment en routes de glace et les maisons-bateaux dont l'eau demeure la seule voie d'accès l'été deviennent tout à fait rejoignables à pied ou en voiture une fois l'hiver arrivé. Ainsi, on ressent davantage l'équilibre de la nature au sein de la communauté. La notion de survie est plus présente et par conséquent le respect de la nature et des animaux l'est d'autant plus. Là-bas, le port du cuir et de la fourrure ne sont pas un luxe mais bien la manière la plus efficace de se garder au chaud. La pêche et la chasse ne semblent pas être une simple activité ludique mais bien une nécessité, ou, du moins l'a longtemps été. Ce qui m'a surpris le plus, je dirais, c'est que j'étais tellement fière de manger le poisson si frais que Vincent avait pêché. Et j'ai enfin compris la raison pour laquelle j'ai souvent le dégout, en ville, de la viande malodorante, coupée en carré dans des emballages plastifiés. C'est qu'il nous manque parfois ce rapport direct avec la nature ici-bas.    

Avec, au menu, presque exclusivement des activités en plein air, nous avons pu offrir à nos sens le plus beau des cadeaux, celui, par exemple, de sentir le froid qui pince nos joues, respirer à pleins poumons un air pur et sec, s'étonner de la légèreté des blocs de neige et de son crissement bien particulier sous nos pas, rire beaucoup et souvent, se réchauffer les pieds autour d'un feu, dormir d'un sommeil profond et réparateur, goûter de bons produits locaux, échanger des sourires et des paroles avec des gens si généreux, entrevoir sur le bord de la route une famille de lynx, admirer des sculptures et un château de glace, conduire si souvent dans le silence de la nuit et finalement se laisser émouvoir par les textures, les couleurs et le déplacement des aurores boréales. 
N'Dilo (pointe de la vieille ville) vue d'hélicoptère
Tout cela et même plus encore mais je dois m'arrêter! Je garde en mémoire ces doux souvenirs et je me console en me disant que, la prochaine fois, j'irai durant l'été, sachant très bien que la magie sera encore au rendez-vous! 
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Bon, encore heureux que la semaine de relâche se terminait, sinon ils seraient restés jusqu'à l'été!!! Vu le coup de cœur qu'ils ont eu, je ne serais pas étonnée de revoir ces deux-là par icitte aux beaux jours. En attendant, vous pouvez checker leurs blogues sur le côté de cette page!

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