Je réalise mardi matin que j'ai encore loupé des aurores de malade la veille; c'est décidé, s'il fait clair le soir même, il faut que je m'active pour guetter ce phénomène incroyable. Mardi soir, on forme un petit groupe et on se dirige vers une île sur le Grand lac des Esclaves, lampes frontales vissées sur la tête. On crapahute jusqu'au sommet de l'île, et les garçons ont la bonne idée de faire un feu dans la neige; en quelques minutes on se réchauffe et ça sent bon le sapin autour de nous. Inutile de dire qu'il fait encore -30. Peu de temps après, des aurores se forment au loin, comme une cheminée, puis tracent un grand arc dans le ciel, juste au dessus de nous. Elles prennent ensuite des formes magiques, passant de la torsade au tourbillon aux barres verticales, puis s'éloignent lentement de nous.
Plus de photos sur ma page Flickr, voir à droite.
jeudi 20 décembre 2012
mardi 18 décembre 2012
Les choses de l'hiver: de la légende du papier aluminium sur les fenêtres...
J'avoue; je pensais trouver des fenêtres recouvertes de papier aluminium en arrivant cet été. On a tous vu ça dans les films (surtout dans X-files); c'est bien connu, l'alu protège des ondes électromagnétiques envoyées par l'armée ou les aliens, mais aussi de la lumière ou du froid... Que nenni! Les Canadiens du Nord ont trouvé encore mieux pour isoler leurs apparts, le film plastique! Je dois préciser qu'avec les températures extrêmes et l'absence de volets, on fait face à un problème de taille, le givre tenace sur les fenêtres:
Sans parler de ce courant d'air froid qui se fait sentir et fait enfler votre facture de chauffage. On m'avait dit que c'était une bonne idée l'hiver venu de couvrir les fenêtres de ce film spécial pour faire des économies; je m'étais offusquée en rétorquant qu'il n'y avait pas moyen que je condamne mes fenêtres et me prive ainsi d'aérer ma chambre. Je suis revenue à la raison; d'abord parce que j'ai froid, assise à mon bureau face à la fenêtre toute la journée; et de toute façon je ne peux pas ouvrir mes foutues fenêtres complètement bloquées par la glace!!
Nouveaux venus, voici le mode d'emploi.
1/ Dans ton magasin de bricolage préféré tu te rendras (Canadian Tire ou Home Hardware) pour acheter de la pellicule isolante pour fenêtre; au format tu prêteras attention, car il te faudra un seul morceau par fenêtre.
2/ D'outils tu t'armeras: ciseaux, cutter, sèche-cheveux, adhésif double-face, éponge, torchon.
3/ De patience tu feras preuve; pour un travail bien fait, l'encadrement de ta fenêtre tu nettoieras. La glace tu enlèveras à l'aide de ton sèche-cheveux et d'une éponge, voire d'un couteau ou d'un piolet.
4/ Une fois ta fenêtre et son encadrement au sec et dépourvus de glace, l'adhésif double-face tu appliqueras.
5/ Le film protecteur de l'adhésif tu retireras; avec minutie tu colleras ta pellicule sur l'adhésif en évitant de faire des plis et en laissant dépasser quelques centimètres de pellicule de l'encadrement.
6/ D'un sèche-cheveux tu te muniras pour effacer les plis et tendre la pellicule plastique; sous tes yeux ébahis elle deviendra rigide.
7/ De fierté tu t'empliras face à ce travail bien fait! De quelques coups de cutter bien placés tu élimineras les bouts de pellicule dépassant de d'encadrement; de tout geste maladroit tu te garderas pour ne pas donner un coup de cutter dans cette précieuse protection...
Sans parler de ce courant d'air froid qui se fait sentir et fait enfler votre facture de chauffage. On m'avait dit que c'était une bonne idée l'hiver venu de couvrir les fenêtres de ce film spécial pour faire des économies; je m'étais offusquée en rétorquant qu'il n'y avait pas moyen que je condamne mes fenêtres et me prive ainsi d'aérer ma chambre. Je suis revenue à la raison; d'abord parce que j'ai froid, assise à mon bureau face à la fenêtre toute la journée; et de toute façon je ne peux pas ouvrir mes foutues fenêtres complètement bloquées par la glace!!
Nouveaux venus, voici le mode d'emploi.
1/ Dans ton magasin de bricolage préféré tu te rendras (Canadian Tire ou Home Hardware) pour acheter de la pellicule isolante pour fenêtre; au format tu prêteras attention, car il te faudra un seul morceau par fenêtre.
2/ D'outils tu t'armeras: ciseaux, cutter, sèche-cheveux, adhésif double-face, éponge, torchon.
3/ De patience tu feras preuve; pour un travail bien fait, l'encadrement de ta fenêtre tu nettoieras. La glace tu enlèveras à l'aide de ton sèche-cheveux et d'une éponge, voire d'un couteau ou d'un piolet.
4/ Une fois ta fenêtre et son encadrement au sec et dépourvus de glace, l'adhésif double-face tu appliqueras.
5/ Le film protecteur de l'adhésif tu retireras; avec minutie tu colleras ta pellicule sur l'adhésif en évitant de faire des plis et en laissant dépasser quelques centimètres de pellicule de l'encadrement.
6/ D'un sèche-cheveux tu te muniras pour effacer les plis et tendre la pellicule plastique; sous tes yeux ébahis elle deviendra rigide.
7/ De fierté tu t'empliras face à ce travail bien fait! De quelques coups de cutter bien placés tu élimineras les bouts de pellicule dépassant de d'encadrement; de tout geste maladroit tu te garderas pour ne pas donner un coup de cutter dans cette précieuse protection...
mardi 11 décembre 2012
Les choses de l'hiver
D'abord, je me dois de parler de la température. Depuis hier, nous tournons autour des -35 sans le vent. J'avoue, ça pique pas mal. Enfin les cuisses, parce qu'en haut avec la parka, franchement je suis bien. Pensant que nous avions atteint les -40 hier, je suis allée prendre le panneau d'indication de la température du YK Centre en photo, mais oh déception, il manquait quelques degrés. Plus que 5 degrés avant la photo mythique.
Dans la soirée, j'ai pu observer à quoi ressemble la ville par ces températures extrêmes: elle est coiffée d'un nuage qui plane mystérieusement au dessus des immeubles. En effet, la fumée qui se dégage des voitures et des aérations des bâtiments ne s'échappe pas très haut dans le ciel; je crois comprendre que l'air est plus froid près du sol qu'en hauteur et ne peut donc s'élever car il est comprimé par l'air plus chaud au-dessus.
J'avoue que j'ai fait mes courses comme une vraie Yellowknifer hier, c'est-à-dire en laissant tourner mon truck sur le parking quand je ne restais que 5 min dans les magasins; j'ai un peu honte, mais mon truck il a du mal à rester chaud, et c'est pas très bon pour le moteur de le rallumer toutes les 5 min; vous comprenez hein? En tout cas, je manquais parfois de visibilité sur la route à cause des gaz d'échappement de malade dégagés par tous les 4x4, aussi bien épaves que véhicules modernes. Au moins, partout en ville les arbres sont recouverts de givre pour un petit côté féérique...
Autre petite photo à vous montrer: voici un oiseau iconique du Nord, le ptarmigan, perdrix des neiges il me semble en français. Cette bête est la pro du camouflage; elle est blanche en hiver et on ne la voit dans la neige qu'au dernier moment. L'oiseau est à peu près de la taille d'un pigeon avec un gros derrière qui se dandine quand il traverse la route (l'oiseau évite de voler l'hiver pour économiser son énergie dixit Wikipédia); ses pattes sont couvertes de plumes pour se protéger du froid. Il a la réputation d'être plutôt bête, mais mignon, alors il a plutôt une bonne image auprès de la population, et une marque a même été créée récemment à son effigie: http://janetpacey.com/janetpacey/Ptarmi.html
Dans la soirée, j'ai pu observer à quoi ressemble la ville par ces températures extrêmes: elle est coiffée d'un nuage qui plane mystérieusement au dessus des immeubles. En effet, la fumée qui se dégage des voitures et des aérations des bâtiments ne s'échappe pas très haut dans le ciel; je crois comprendre que l'air est plus froid près du sol qu'en hauteur et ne peut donc s'élever car il est comprimé par l'air plus chaud au-dessus.
J'avoue que j'ai fait mes courses comme une vraie Yellowknifer hier, c'est-à-dire en laissant tourner mon truck sur le parking quand je ne restais que 5 min dans les magasins; j'ai un peu honte, mais mon truck il a du mal à rester chaud, et c'est pas très bon pour le moteur de le rallumer toutes les 5 min; vous comprenez hein? En tout cas, je manquais parfois de visibilité sur la route à cause des gaz d'échappement de malade dégagés par tous les 4x4, aussi bien épaves que véhicules modernes. Au moins, partout en ville les arbres sont recouverts de givre pour un petit côté féérique...
Autre petite photo à vous montrer: voici un oiseau iconique du Nord, le ptarmigan, perdrix des neiges il me semble en français. Cette bête est la pro du camouflage; elle est blanche en hiver et on ne la voit dans la neige qu'au dernier moment. L'oiseau est à peu près de la taille d'un pigeon avec un gros derrière qui se dandine quand il traverse la route (l'oiseau évite de voler l'hiver pour économiser son énergie dixit Wikipédia); ses pattes sont couvertes de plumes pour se protéger du froid. Il a la réputation d'être plutôt bête, mais mignon, alors il a plutôt une bonne image auprès de la population, et une marque a même été créée récemment à son effigie: http://janetpacey.com/janetpacey/Ptarmi.html
lundi 3 décembre 2012
Randonnée d'hiver à Big Hill
Premier jour de repos depuis un p'tit moment, ciel relativement dégagé, température agréable de -30, sans vent, voilà des conditions idéales pour une balade. Restrictions: la faire entre 10h et 15h, heures pendant lesquelles on y voit quelque chose dehors en ce moment. Direction un sentier balisé près de Madeline Lake; enfin, balisé une fois qu'on en a trouvé l'accès, en plein virage sans indication aucune. Mieux vaut partir avec quelqu'un qui connait. Ou un chien pisteur pour te ramener à ta bagnole au retour. Ou un GPS. Et avec une lampe de poche au cas où tu pars trop tard, tu te fais prendre par le coucher du soleil à 15h et tu finis ta rando presque dans le noir.
En tout cas, par ces températures, mieux vaut être bien habillé: une parka Canada Goose pour ne pas citer de marque, rembourrée d'environ 200 oies et à la capuche ornée de plusieurs coyotes snif; de bonnes bottes, si possible dotées de crampons pour escalader les rochers couverts de neige, des dessous tout en laine de mérinos pour conserver la chaleur; amener aussi chaussettes, gants et pull de rechange en cas de situation très critique de transpiration abondante nécessitant une intervention immédiate ;-) En fait, il faudrait peut-être carrément partir en tirant un traineau contenant tente et couverture de survie, réchaud, bouffe pour plusieurs jours, etc. Bref, cette fois-ci, je me suis contentée de mon appareil photo.
J'ai été surprise de constater que ma batterie a bien tenu le coup; par contre je ne m'attendais pas au givre sur la lentille. La lumière était excellent avec le soleil rasant du couchant/début d'après-midi. Les sapins étaient accablés par la neige et les arbustes couverts de givre, et les traces d'animaux abondaient. Nous étions les premiers à faire nos traces dans la neige fraiche et nous n'avons croisé absolument personne. Nous avons vu quelques perdrix qui nous ont foutu la trouille avec leurs envolées vrombissantes. Nous n'avons pas eu le temps de finir cette randonnée qui mène au bord d'un lac, mais ce n'est que partie remise!
- Kenzie le chien - |
En tout cas, par ces températures, mieux vaut être bien habillé: une parka Canada Goose pour ne pas citer de marque, rembourrée d'environ 200 oies et à la capuche ornée de plusieurs coyotes snif; de bonnes bottes, si possible dotées de crampons pour escalader les rochers couverts de neige, des dessous tout en laine de mérinos pour conserver la chaleur; amener aussi chaussettes, gants et pull de rechange en cas de situation très critique de transpiration abondante nécessitant une intervention immédiate ;-) En fait, il faudrait peut-être carrément partir en tirant un traineau contenant tente et couverture de survie, réchaud, bouffe pour plusieurs jours, etc. Bref, cette fois-ci, je me suis contentée de mon appareil photo.
J'ai été surprise de constater que ma batterie a bien tenu le coup; par contre je ne m'attendais pas au givre sur la lentille. La lumière était excellent avec le soleil rasant du couchant/début d'après-midi. Les sapins étaient accablés par la neige et les arbustes couverts de givre, et les traces d'animaux abondaient. Nous étions les premiers à faire nos traces dans la neige fraiche et nous n'avons croisé absolument personne. Nous avons vu quelques perdrix qui nous ont foutu la trouille avec leurs envolées vrombissantes. Nous n'avons pas eu le temps de finir cette randonnée qui mène au bord d'un lac, mais ce n'est que partie remise!
dimanche 21 octobre 2012
C'est comment chez moi?
Ben c'est plutôt pas mal. C'est pourtant difficile de se loger à Yellowknife. Il y a peu d'offres; en même temps, il y a beaucoup de passage donc il ne faut pas désespérer que quelque chose se libère rapidement. Le problème, c'est le prix. Ce qui marche le mieux, c'est le bouche à oreille, mais ça n'est pas vraiment une option quand on vient de loin et qu'on ne connait personne. J'avais la chance d'avoir des contacts à YK avant de venir qui ont pu me donner des points de départ, me recommander certaines agences et me dire les bâtiments à éviter, et même faire des visites pour moi. J'avais donc signé un bail avec un coloc rencontré virtuellement avant de débarquer, car je préférais avoir une solution stable avec le chat plutôt que de me tourner vers des logements temporaires. On a eu du bol, on est bien tombé. Le bâtiment est presque au centre-ville, côté Grand lac des esclaves, dans un quartier résidentiel. Je marche jusqu'au supermarché du centre-ville en moins de 10 minutes et jusqu'au Dancing Moose dans la vieille ville en 15-20 minutes.
Les appartements d'une chambre tournant autour de 1500$, je savais en venant ici que je n'échapperais pas à la coloc. Contrairement à Toronto, il faut souvent rajouter les charges, au moins une partie, au prix du loyer. Donc en plus du loyer, on reçoit des factures pour l'électricité et le chauffage (chauffage à l'huile). Internet est hors de prix et la capacité de téléchargement est limitée. J'ai prix le forfait maximum pour la meilleure vitesse qui offre 110GB pour 120$!!!! L'opérateur Internet est Northwestel (http://www.nwtel.ca/). Une place de parking est incluse avec l'apart, mais l'alimentation est en sus (il faut pouvoir brancher sa voiture garée pour chauffer la batterie et la protéger du gel). On a des laveuses et sécheuses à l'étage qui fonctionnent avec une carte. Si vous avez besoin d'aide pour chercher un logement, faites-moi signe!
Les appartements d'une chambre tournant autour de 1500$, je savais en venant ici que je n'échapperais pas à la coloc. Contrairement à Toronto, il faut souvent rajouter les charges, au moins une partie, au prix du loyer. Donc en plus du loyer, on reçoit des factures pour l'électricité et le chauffage (chauffage à l'huile). Internet est hors de prix et la capacité de téléchargement est limitée. J'ai prix le forfait maximum pour la meilleure vitesse qui offre 110GB pour 120$!!!! L'opérateur Internet est Northwestel (http://www.nwtel.ca/). Une place de parking est incluse avec l'apart, mais l'alimentation est en sus (il faut pouvoir brancher sa voiture garée pour chauffer la batterie et la protéger du gel). On a des laveuses et sécheuses à l'étage qui fonctionnent avec une carte. Si vous avez besoin d'aide pour chercher un logement, faites-moi signe!
Avis aux copains: voilà votre lit; c'est sûr, vos pieds dépasseront et les couples se tiendront chaud, ah et attaque possible du chat en pleine nuit, mais c'est des nuits gratos! |
Ma chambre; celle de mon coloc est encore plus grande |
dimanche 23 septembre 2012
Joyeux anniversaire maman!
Aurait-elle un jour pensé recevoir un poisson en cadeau? Il faut s'attendre à tout à Yellowknife. Expérience du grand nord oblige, ses repas dans les T.-N.-O. seront préparés à l'omble chevalier fumé en provenance de l'Arctique, du Nunavut plus exactement. Pâtes à l'omble fumé, quiche omble-épinards, œufs bénédictes à l'omble fumé, salade roquette à l'omble, etc. Passée la surprise, la madre était plutôt ravie. Surtout qu'elle a mangé autre chose que de l'omble au brunch du Dancing Moose Café. Une première journée d'automne plutôt réussie à déambuler dans les rues de Yellowknife.
samedi 8 septembre 2012
Séance photos à Buffalo Airways
Et voilà, point nº2 sur ma liste après les aurores boréales: photographier les avions de Buffalo Airways, la compagnie aérienne star de la série de télé-réalité Ice Pilots; mon coloc travaille pour eux et avait promis de m'emmener. C'est chose faite. J'ai pris des photos en N&B avec mon Yashica, résultat prévu dans environ 1 mois, quand j'aurai trouvé un endroit où les faire développer...
J'ai même pu monter dans le DC-3 qui fait tous les jours la liaison avec Hay River (de l'autre côté du Grand lac des esclaves au Sud) en 45 minutes. Il est prévu pour 27 passagers. Pas de chichi à bord, juste des sièges verts en skai, quelques brochures et des hublots carrés. Ça penche sérieusement vers l'arrière vu que ces avions, construits dans les années 30 et 40, sont dotés d'une 3e roue à l'arrière. Il y a une forte odeur d'huile et de mécanique à bord, j'imagine le boucan que ça doit faire en vol! C'est fou de se dire que ces avions, qui ont plus de 70 ans, volent encore et ont déployé des troupes en Normandie pendant la 2e guerre mondiale!
Le cockpit est impressionnant avec ses nombreux boutons et ses manettes à l'image de celles qu'on trouverait sur de vieux jouets ou accessoires de cuisine. Il est plutôt lumineux avec son grand "pare-brise" et ses fenêtres latérales, qu'on peut, entre parenthèses, ouvrir comme dans une bonne vieille deux-chevaux!
Je ne suis plus trop sûre de vouloir m'offrir le voyage jusqu'à Hay River. Je me le prévoyais pour cet hiver, mais le côté vetuste de l'appareil ne m'encourage pas trop. J'ai comme des images d'ouvre-boîtes, de deux-chevaux, de vieux walkmans, de chaises en plastique rigide orange, etc. dans la tête. J'ai encore le temps d'y penser.
3e point à ma liste, faire la photo du panneau électronique du centre-ville indiquant la température quand celle-ci atteint -40. Ça n'est pas allé jusque là l'hiver dernier paraît-il, seulement -38...
J'ai même pu monter dans le DC-3 qui fait tous les jours la liaison avec Hay River (de l'autre côté du Grand lac des esclaves au Sud) en 45 minutes. Il est prévu pour 27 passagers. Pas de chichi à bord, juste des sièges verts en skai, quelques brochures et des hublots carrés. Ça penche sérieusement vers l'arrière vu que ces avions, construits dans les années 30 et 40, sont dotés d'une 3e roue à l'arrière. Il y a une forte odeur d'huile et de mécanique à bord, j'imagine le boucan que ça doit faire en vol! C'est fou de se dire que ces avions, qui ont plus de 70 ans, volent encore et ont déployé des troupes en Normandie pendant la 2e guerre mondiale!
Le cockpit est impressionnant avec ses nombreux boutons et ses manettes à l'image de celles qu'on trouverait sur de vieux jouets ou accessoires de cuisine. Il est plutôt lumineux avec son grand "pare-brise" et ses fenêtres latérales, qu'on peut, entre parenthèses, ouvrir comme dans une bonne vieille deux-chevaux!
Je ne suis plus trop sûre de vouloir m'offrir le voyage jusqu'à Hay River. Je me le prévoyais pour cet hiver, mais le côté vetuste de l'appareil ne m'encourage pas trop. J'ai comme des images d'ouvre-boîtes, de deux-chevaux, de vieux walkmans, de chaises en plastique rigide orange, etc. dans la tête. J'ai encore le temps d'y penser.
3e point à ma liste, faire la photo du panneau électronique du centre-ville indiquant la température quand celle-ci atteint -40. Ça n'est pas allé jusque là l'hiver dernier paraît-il, seulement -38...
lundi 3 septembre 2012
Aurores de la Fête du travail
Aurores boréales au dessus du lac Prelude |
Elles étaient vraiment fortes samedi soir, j'ai eu droit à un beau spectacle depuis ma chambre, mais j'ai eu la flemme de sortir vu que je commençais à 7h dimanche. J'avais réservé un espace de camping pour dimanche soir, mais les copains n'ont pas pu venir. J'ai hésité, en bonne froussarde de la nature que je suis, mais je me suis dit qu'au pire je finirais la nuit dans la voiture si j'avais trop peur. Cette fois, j'ai acheté une bâche pour ma tente; j'avais repéré mon site, isolé en hauteur sur les rochers avec un superbe point de vue sur le lac. En arrivant, le gardien du parc, personnage très curieux, mais sympathique et bavard et qui sait que je fais de la photo, m'explique que 3 photographes professionnels sont installés sur un site près du mien, et m'encourage à les rencontrer. Ils campaient là depuis quelques jours en passant leurs nuits sur les rochers près de mon site à l'affût des aurores, quelle coïncidence! Surtout que le matin même, ils avaient mangé au Dancing Moose les œufs bénédictes que je leur avais préparés sans le savoir... Le monde est vraiment petit, et surtout Yellowknife.
Je me suis du coup sentie bien moins seule; après avoir installé mon camp et mangé un morceau, j'ai passé une bonne partie de la nuit sur les rochers avec ces très sérieux photographes bien équipés, déplaçant mon trépied et mon verre de vin pour changer d'angle; les aurores étaient moins fortes que la nuit précédente, mais superbes néanmoins. Le ciel était clair, mais la lune brillait comme un soleil; les aurores boréales semblaient donc un peu moins intenses, mais l'éclairage de la lune était quand même sympa.
La nuit a été courte et fraîche, mais ça en valait la peine. Le camping, c'est fini pour cette année, à moins que l'on ne m'initie au camping d'hiver. Vu que j'ai froid avec 10 degrés, je ne pense pas que ça arrive.
vendredi 31 août 2012
La photo du jour: la lune bleue
Complètement pas hasard, j'ai appris que nous avions la chance de voir une lune bleue ce soir. Après une recherche rapide, j'ai appris que le terme de lune bleue désigne une pleine lune supplémentaire dans l'année. Parce que voyez-vous, la pleine lune se dévoile tous les 29 jours environ, soit en gros une fois par mois. Mais à cause d'un décalage obscur entre certaines années auquel je n'ai pas compris grand chose (j'avoue que je n'ai pas trop essayé), il arrive qu'une année compte 13 pleines lunes, et ce, tous les 2 ou 3 ans. Donc voilà, ça méritait un petit tour à mon ponton préféré.
jeudi 30 août 2012
Permis de conduire des TNO
Ça y est, le permis de l'Ontario est passé aux oubliettes (sûrement dans la déchiqueteuse du bureau des permis de Yellowknife), et celui des TNO dans mon portefeuille!
Sur la lettre l'accompagnant, on précise qu'il s'agit du plus sécuritaire en Amérique du Nord, c'est dire! Je suis surprise, il n'y a pas de gros nounours dessus. Comme à l'habitude, on y trouve la photo d'une personne ne souriant pas; je remarque que mon numéro ne comporte que 6 chiffres, qu'une forêt boréale apparaît en arrière plan et qu'un caribou y broute paisiblement, juste en dessous d'une photo de moi présentée dans un médaillon transparent.
Pour l'obtenir, c'est facile. Il faut se rendre au bureau des permis de conduire où j'ai à peine attendu 10 minutes, remplir un formulaire, apporter une pièce d'identité et un justificatif d'adresse. On peut même choisir la durée de validité, pour ma part prudence avec 1 an pour 37$. Plus de renseignements ici: http://www.dot.gov.nt.ca/_live/pages/wpPages/newDLandGIC.aspx
En discutant avec la madame au comptoir qui me voyait chercher dans mon portefeuille quel permis lui tendre, j'ai appris que c'est illégal de conserver plusieurs permis au Canada. Avis aux collectionneurs!
Sur la lettre l'accompagnant, on précise qu'il s'agit du plus sécuritaire en Amérique du Nord, c'est dire! Je suis surprise, il n'y a pas de gros nounours dessus. Comme à l'habitude, on y trouve la photo d'une personne ne souriant pas; je remarque que mon numéro ne comporte que 6 chiffres, qu'une forêt boréale apparaît en arrière plan et qu'un caribou y broute paisiblement, juste en dessous d'une photo de moi présentée dans un médaillon transparent.
Pour l'obtenir, c'est facile. Il faut se rendre au bureau des permis de conduire où j'ai à peine attendu 10 minutes, remplir un formulaire, apporter une pièce d'identité et un justificatif d'adresse. On peut même choisir la durée de validité, pour ma part prudence avec 1 an pour 37$. Plus de renseignements ici: http://www.dot.gov.nt.ca/_live/pages/wpPages/newDLandGIC.aspx
En discutant avec la madame au comptoir qui me voyait chercher dans mon portefeuille quel permis lui tendre, j'ai appris que c'est illégal de conserver plusieurs permis au Canada. Avis aux collectionneurs!
mardi 28 août 2012
Deux mois
Déjà deux mois, déjà la fin de l'été. Je suis allée camper ce week-end et certains arbres ont pris des teintes orangées. L'automne s'annonce. Il fait nuit noire à 22h. Les températures avoisinnent les 20 degrés, de quoi rester en t-shirt pour le moment, mais ça va bientôt changer. On m'a dit qu'en octobre il y aura de la neige au sol et qu'il pourra faire -20. Ah.
Ces deux mois sont passés vite. Deux semaines après mon arrivée, j'ai commencé à travailler au Dancing Moose, et ça a été le tourbillon depuis. Et dire que je venais ici pour être un peu tranquille, lire à volonté, rattraper mon retard en séries TV, faire des photos à foison et enfin me mettre plus sérieusement à l'arabe ou à l'espagnol. Que nenni. Ça fait 2 mois que je suis sur "The Pillars of Earth", faut dire qu'il fait 900 pages, mais bon. Je travaille souvent 7j sur 7 pour une cinquantaine d'heures, mais j'ai appris à ne pas me plaindre car pas mal de gens cumulent 2, voire 3 jobs, et font plus de 60 heures. Yellowknife est une "working town". Pour le moment, ça me va, on verra plus tard.
Beaucoup viennent ici et ont un véritable coup de foudre. J'avoue que j'aime de plus en plus ce coin du Nord, mais je ne suis pas encore "tombée en amour". Niveau paysage, ce n'est pas le choc et ça ressemble beaucoup à l'Ontario. Mais tous ces sapins et ces rochers sont pas mal envoûtants. J'ai souvent une grosse envie de partir en canoë et de tracer jusqu'à l'infini; si seulement compagnon de voyage j'avais... Ce qui fait surtout rêver c'est de se dire qu'on est au milieu de nulle part et qu'en dehors des limites de la ville, il n'y a plus d'infrastructure, on est seul dans une nature dépouillée parmi les ours, coyottes, cougars et autres loups. À quelques centaines de km d'ici, les arbres s'effacent peu à peu et laissent place à la tundra.
À Yellowknife, c'est le mode de vie qui est particulièrement intéressant. C'est une ville du bout du monde où tout semble encore possible. Dans quel autre endroit aurais-je pu me retrouver cuisinière à la chaîne, libre de modifier le menu selon la disponibilité des produits ou mes idées? Il plane dans cette ville un esprit qui rappelle la "conquête de l'Ouest", sûrement dû à la présence des mines et au ballet des avions emportant les travailleurs de quart dans les mines ou les gens fortunés aux portes de l'Arctique pour des expéditions inoubliables. Les 4x4 et autres pickups dominent le paysage routier et je me demande à quelles besognes s'attellent ces bras musclés et tatoués tenant nonchalament leur volant. Uptown, ce sont les nouveaux quartiers où sont parqués en enfilades des centaines, peut-être des milliers de trailers, logements temporaires et vite faits pour travailleurs occupés et pressés. Bref, je divague...
Le week-end a prouvé que ma mini-tente à 30$ n'est pas étanche, mais j'avoue que c'est écrit sur l'emballage. Heureusement que les copains ont une tente géante où j'ai trouvé refuge, car j'ai dû vider entre 1 et 2 litres d'eau dans la mienne le lendemain matin...Ça a été un vrai déluge, mais après avoir fait un feu et mangé, donc pas de regrets. Nous avons vu un ours noir à l'entrée du camping; Shannon n'en avait jamais vu depuis 8 ans qu'elle habite ici! Heureusement il allait dans l'autre direction. Le ciel était plus clément le lendemain et nous avons fait du bateau sur le lac Prelude; la sortie s'est vite transformée en partie de pêche, mais j'ai dû porter la poisse de végétarienne vu que rien n'a mordu de l'après-midi.
Ces deux mois sont passés vite. Deux semaines après mon arrivée, j'ai commencé à travailler au Dancing Moose, et ça a été le tourbillon depuis. Et dire que je venais ici pour être un peu tranquille, lire à volonté, rattraper mon retard en séries TV, faire des photos à foison et enfin me mettre plus sérieusement à l'arabe ou à l'espagnol. Que nenni. Ça fait 2 mois que je suis sur "The Pillars of Earth", faut dire qu'il fait 900 pages, mais bon. Je travaille souvent 7j sur 7 pour une cinquantaine d'heures, mais j'ai appris à ne pas me plaindre car pas mal de gens cumulent 2, voire 3 jobs, et font plus de 60 heures. Yellowknife est une "working town". Pour le moment, ça me va, on verra plus tard.
Beaucoup viennent ici et ont un véritable coup de foudre. J'avoue que j'aime de plus en plus ce coin du Nord, mais je ne suis pas encore "tombée en amour". Niveau paysage, ce n'est pas le choc et ça ressemble beaucoup à l'Ontario. Mais tous ces sapins et ces rochers sont pas mal envoûtants. J'ai souvent une grosse envie de partir en canoë et de tracer jusqu'à l'infini; si seulement compagnon de voyage j'avais... Ce qui fait surtout rêver c'est de se dire qu'on est au milieu de nulle part et qu'en dehors des limites de la ville, il n'y a plus d'infrastructure, on est seul dans une nature dépouillée parmi les ours, coyottes, cougars et autres loups. À quelques centaines de km d'ici, les arbres s'effacent peu à peu et laissent place à la tundra.
À Yellowknife, c'est le mode de vie qui est particulièrement intéressant. C'est une ville du bout du monde où tout semble encore possible. Dans quel autre endroit aurais-je pu me retrouver cuisinière à la chaîne, libre de modifier le menu selon la disponibilité des produits ou mes idées? Il plane dans cette ville un esprit qui rappelle la "conquête de l'Ouest", sûrement dû à la présence des mines et au ballet des avions emportant les travailleurs de quart dans les mines ou les gens fortunés aux portes de l'Arctique pour des expéditions inoubliables. Les 4x4 et autres pickups dominent le paysage routier et je me demande à quelles besognes s'attellent ces bras musclés et tatoués tenant nonchalament leur volant. Uptown, ce sont les nouveaux quartiers où sont parqués en enfilades des centaines, peut-être des milliers de trailers, logements temporaires et vite faits pour travailleurs occupés et pressés. Bref, je divague...
Le week-end a prouvé que ma mini-tente à 30$ n'est pas étanche, mais j'avoue que c'est écrit sur l'emballage. Heureusement que les copains ont une tente géante où j'ai trouvé refuge, car j'ai dû vider entre 1 et 2 litres d'eau dans la mienne le lendemain matin...Ça a été un vrai déluge, mais après avoir fait un feu et mangé, donc pas de regrets. Nous avons vu un ours noir à l'entrée du camping; Shannon n'en avait jamais vu depuis 8 ans qu'elle habite ici! Heureusement il allait dans l'autre direction. Le ciel était plus clément le lendemain et nous avons fait du bateau sur le lac Prelude; la sortie s'est vite transformée en partie de pêche, mais j'ai dû porter la poisse de végétarienne vu que rien n'a mordu de l'après-midi.
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